Autrefois redouté, le célèbre collectif semble avoir perdu de sa superbe au cours des dernières années. Pour mieux renaître de ses cendres?
Il y a quelques années encore, leur nom était craint et entouré de fascination. «Nous sommes Légion. Nous ne pardonnons pas. Nous n’oublions pas. Redoutez-nous»: leur devise sonnait comme un avertissement. Chacune de leurs sorties était commentée. Leur rencontre avec la scientologie avait braqué les projecteurs sur eux. Visa, PayPal, Mastercard et surtout HBGary et HBGary Federal se souviennent encore de leur passage.
La quasi-disparition
Pourtant, aujourd’hui, à l’exception de coups d’éclats menés çà et là, Anonymous semble avoir disparu de la circulation et un petit tour sur Google News semble finir de nous en convaincre. Il y a bien eu quelques campagnes après les attentats du 13 novembre 2015, sans qu’on sache vraiment si elles ont eu un quelconque effet. Plus récemment, la campagne
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] lui a fait identifier des dizaines de personnes travaillant pour les services américains de l’immigration, mais n’a reçu quasiment aucun écho de la part de sa communauté ou des médias.
La répression et les arrestations ont fait que les gens n’ont pas voulu être les suivants sur la liste.
Ce constat n’est pas vraiment nouveau: en 2016, déjà, Vice News se demandait si Anonymous n’était pas fini. «Cela dépend d’où on parle», nuance Gabriella Coleman, professeure à l’université de McGill au Canada et autrice de Anonymous, Hacker, activiste, faussaire, mouchard, lanceur d’alerte aux éditions Lux. «Dans le monde anglophone, il n’existe plus que sous la forme d’opérations de communication. Ils relaient des campagnes sur Twitter, Facebook dans leurs émissions.»
Selon la spécialiste du mouvement, c’est en grande partie à cause des arrestations (pour certaines dues à une trahison romanesque) qu’Anonymous a perdu en importance. «Ils n’étaient pas organisés pour que d'autres les remplacent au fil du temps. Ça a pris un moment. Mais la répression et les arrestations ont fait que les gens n’ont pas voulu être les suivants sur la liste. Certes, ça n’a pas été le cas partout, mais je ne suis pas très surprise par ça. Il y a eu des arrestations en France, en Italie, aux États-Unis… des lieux très actifs.»
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D'abord attention à la page fb Anonymous ou anonymous France, il s'agit de groupes d'extrême droite ayant volé le nom pour propager leurs idées nauséabondes. Comme il est dit dans l'article, ce n'est pas en achetant un masque et en se proclamant du mouvement qu'on est le mouvement.
Ensuite j'espère qu'Anonymous renaîtra de ses cendres, d'une façon ou d'une autre. C'est ce genre de groupes qui agit comme une soupape de sécurité dans la sauvegarde de ce qui reste de démocratie dans le monde.