Comment les centres de tri gèrent-ils des poubelles de plus en plus mélangées ? Par Margaux Lacroux, photo Cha Gonzalez (agence Le Journal) — 18 mars 2019 à 16:14
Qui n’est jamais resté bloqué devant sa poubelle jaune, emballage à la main, l’impression d’avoir raté son bac+5 en tri des déchets ?
Les Français, surtout les urbains, sont encore loin d’être les champions du recyclage, perdus par des consignes parfois complexes.
Heureusement, les centres de tri se modernisent peu à peu.
Plus ils élargissent la palette de déchets récupérables, plus le geste du citoyen devient simple en amont.
Début janvier, à Paris, le message est devenu beaucoup plus clair pour 2 millions d’habitants : tous les emballages et papiers se trient.
La capitale fait désormais partie des villes dites en «extension des consignes de tri». Avant, seuls les plastiques solides de type bidon de lessive, flacons et bouteilles d’eau, les emballages métalliques (canettes, boîtes de conserve) ainsi que les emballages carton et le papier étaient acceptés.
Maintenant, on peut ajouter tous les plastiques souples (sachets des légumes congelés, film alimentaire…), les boîtes à œufs, les pots de yaourt et même les capsules de machine à café.
4 kilos d’emballages en plusComment les centres de tri se sont-ils adaptés à ces poubelles plus mélangées ? Pour le savoir, Libération s’est rendu à celui de Sevran (Seine-Saint-Denis).
Le site ne reçoit pas les déchets de la capitale mais il a été un des premiers d’Ile-de-France à s’adapter, à partir de 2012, pour recevoir une plus grande variété de déchets recyclables.
Situé au beau milieu d’une zone pavillonnaire, il réceptionne le contenu des bacs jaunes de 555 000 habitants répartis sur seize communes environnantes. De 2011 à 2017, le poids annuel trié par les usagers a augmenté de 17%. «De manière générale, élargir le tri permet de récupérer 4 kilos supplémentaires d’emballages par personne et par an. Pour moitié, ce sont des matériaux que l’on acceptait déjà avant, l’autre moitié correspond aux nouveaux», détaille Sylvie Mariaud, chargée de mission Syctom, syndicat mixte chargé de traiter les déchets de 85 communes de l’agglomération parisienne. L’usine appartient au Syctom, mais la gestion est déléguée au groupe iHol depuis 2014.
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