Salaire unique ou « salaire au besoin » : une coopérative boulangère repense la notion de rémunération

Une boulangerie en coopérative a imaginé une façon inédite de concevoir sa grille salariale, en expérimentant le « salaire au besoin » Après six mois de fonctionnement, les salariés livrent un premier bilan contrasté, étonnant et riche d’enseignements.

Que doit rémunérer le salaire ? La stricte part de l’effort productif ? Ou bien doit-il intégrer les conditions sociales d’existence du travailleur ? C’est à ces questions, pour le moins fondamentales, auxquelles des boulangers grenoblois se sont frottés. Ils ont eux-mêmes tenté une expérimentation inédite : le « salaire au besoin ».

Jusqu’alors, la boulangerie Le Pain des Cairns – une coopérative ouvrière – fonctionnait sur un principe simple : le salaire unique. Tous les salariés y travaillent à la fois comme boulanger et comme vendeur, chacun étant appelé à effectuer les mêmes tâches – en proportions égales, autant que possible – assurant ici le service au comptoir, là différentes missions administratives, quand les mains ne sont évidemment pas occupées à préparer le levain ou à surveiller la cuisson. Chacun des boulangers coopérateurs touchait donc le même salaire, 1600 euros net, auquel s’ajoutent diverses primes au cours de l’année.


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Excellente et courageuse initiative

Dans cette entreprise de boulangerie de dix salariés chacun touche le même salaire (environs 1 600 € net par mois) pour 32 heures de travail que vous ayez dix ans d'ancienneté ou juste embauché.  Il n'y a pas de "chef" car la société appartient aux salariés et les décisions sont prisent de façon collective.

Toutefois, ces dernier mois l'un des salariés a exprimé le souhait de gagner plus que les autres car, étant père de trois enfants, sa fille aînée venait d'être admise dans une école de commerce de Lyon, entrainant des frais (et donc des besoins supplémentaires) par apport à un collège célibataire et sans enfants à charge  ( par exemple). Que faire alors pour maintenir l'équité et la bonne entente entre les dix salariés et la viabilité de l'entreprise et sa pérennité ?

Il a été décidé que chaque salarié ferait une demande d'augmentation de salaire (ou non) et que ces demandes seraient automatiquement acceptées quelque soit leur montant.

Le autres salariés auraient très bien pu dire à la personne en question que, touchant des aides de l'Etat (justement pour faire face à des besoins supplémentaires) il n'était pas du ressort de l'entreprise de se substituer à celui-ci, au risque de remettre an cause la viabilité économique de celle-ci.

Les charges salariales ont alors augmentées (deux salariés ne demandant pas d'augmentation, d'autres 500 € par mois). Que faire alors ?

Il a été décidé d'augmenter les heures d'ouverture de la boutique mais sans toucher pour autant au temps de travail de l'équipe toujours fixé à 32 heures par semaine. Il fallait donc embaucher de nouveaux collaborateurs et cela d'autant plus facilement que le potentiel de développement économique de l'entreprise (et donc son chiffre d'affaire) était élevé (beaucoup de demande pour les pains produits).

Au final, après une expérimentation de six mois il a été décidé de mettre fin à cette expérimentation en revenant à une grille de salaire classique (celui qui a plus d'ancienneté dans l'entreprise gagnant plus que le nouveau, celui qui a plus de responsabilité plus qu'un simple exécutant etc).

Le salaire selon les besoins de chacun est apparu comme une démarche trop complexe à mettre en œuvre car la notion de "besoin" est très subjective.

Sur le principe, il peut sembler qu'il y ait des avantages. Mais en pratique, ça me parait effectivement compliqué. Forcément, il y aura des personnes pour en profiter et décider qu'elles ont des gros besoins...

Dans une économie communiste les entreprises appartient à l'Etat (et donc à tous). En principe les salaires y sont bas mais égalitaires. Comme disait les Bulgares : Ils font semblant de nous payer. Nous faisons semblant de travailler.

Dans une économie capitaliste le but de l'entreprise est de produire des richesses. La répartition de celle-ci résulte d'un rapport de force entre les actionnaires et les travailleurs.  

Les prestations sociales versées par l'Etat (et donc payées par nos impôts) ont pour but de compenser certaines inégalités (les prestations maladies ou de vieillesses par exemple).

En réalité ce ne sont pas aux acteurs économiques de fixer eux-mêmes leurs besoins et donc de fixer leur salaire sur cette base. Il s'agit donc bien d'une utopie. Expérience intéressante certes mais non viable économiquement.

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Pyramide de Maslow

sujet très interessant, merci Poussin [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

ça nous relegue Zemmour, qui lui meme avait relegué le covid, le pass et autres gestes sanitaires, au placard...provisoirement certes

meme si c'est de l'utopie, pour moi c'est formidable que ces tentatives existent, ça fait du bien, et nous remet en tete Proudhon, les familistères et autres variantes du socialisme utopique du XIXeme

ce n'est pas une utopie parce que ça existe, c'est juste que c'est très peu médiatisé
je suis d'ailleurs à la recherche d'autres exemples sur le meme sujet de l'autogestion