Près de 8 français sur 10 sont satisfaits de la qualité de l'eau du robinet. Mais de nouvelles craintes apparaissent aussi autour de ce que l'on appelle les micropolluants. Suez Environnement a pris le temps, cette semaine, d'en expliquer les enjeux.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Nathalie Croisé (BFM Business) Le 28/06/2013 à 14:41
L'eau potable n'existe pas dans la nature.
Suez Environnement rappelle le travail effectué: ce sont les eaux souterraines moins polluées qui sont utilisées. L'eau est captée puis acheminée dans une usine de production d'eau potable: elle y subit divers traitements physiques, chimiques ou biologiques. Elle est ensuite distribuée. Après usage, l'eau est recueillie, traitée à nouveau et rendue à la nature. Un cercle vertueux.
L'eau est le produit alimentaire le plus contrôlé au monde en France. L'arrêté du 11 janvier 2007 fixe des normes de qualité à respecter que ce soit en terme de chlore, de calcaire, de plomb ou encore de nitrates, pesticides et bactéries.
Plus de 10.000 contrôles sont effectués chaque année et au final ce ne sont que 0,3% des prélèvements qui ne sont pas conformes du moins en ce qui concerne les chiffres de Lyonnaise des eaux. Et qui remontent à 2009. Malgré ce degré d'exigence, le métier de l'opérateur doit encore évoluer car les changements dans nos modes de vie engendrent de nouvelles pollutions. Des enjeux environnementaux et non pas sanitaires
Ce sont les résidus urbains mais aussi des transports, de l'activité hospitalière ou les retombées atmosphériques. C'est la présence de résidus de médicaments dans l'eau qui effraie tout particulièrement. En mai dernier, l'Anses, l'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail publiait une méthode générale d'évaluation des risques sanitaires. Les experts concluent à un risque négligeable pour la santé. Suez Environnement insiste de la même façon en précisant que les enjeux sont avant tout environnementaux.
L'apparition de ces micropolluants n'est pas nouvelle mais le phénomène s'accélère. Hélène Valade, directrice déléguée en charge du développement durable de Lyonnaise des Eaux, cite en exemple Scotland Yard qui a pu faire une cartographie de la consommation de drogue des Londoniens en analysant simplement l'eau de la Tamise.
Les professionnels se veulent rassurants mais, dans les faits, Suez environnement s'engage. Le groupe développe la recherche dans les traitements des micropolluants. Plus de 25 programmes de recherche nationaux mais aussi internationaux autour des polluants pharmaceutiques ou encore des rejets hospitaliers sont mis en place. On peut citer le programme Poseidon ou encore Ampères.
Ainsi sur la station d'épuration des Bouillides à Sophia Antipolis fraîchement ouverte, un procédé de traitement destiné à éliminer un grand nombre de micropolluants a vu le jour à la demande de la collectivité. Une sensibilisation accrue
Parmi les autres axes de recherche: l'élimination des micropolluants avant leur rejet dans la nature. C'est l'objectif de la zone Libellule ou Zone "Liberté biologique et de lutte contre les polluants émergents". Ces sites réservoirs de biodiversité représentent une première mondiale. De nombreux acteurs sont engagés dont le Conseil général de l'Hérault mais aussi des partenaires scientifiques. Cette zone naturelle en Languedoc-Roussillon permet de développer la biodiversité et de réduire les micropolluants en abritant des plantes qui vont filtrer et épurer les eaux à la sortie de la station d'épuration. Il s'agit d'exemples parmi d'autres.
Le comportement des français aura un impact fort également: apprendre à ne pas jeter n'importe quoi dans l'eau. Suez environnement milite d'ailleurs pour une implication responsable de chacun. Il a lancé en 2009 une démarche de concertation "Idées neuves sur l'eau." Le jeune public est sensibilisé. C'est ainsi qu'un partenariat a été signé en 2011 avec l'Association des Médecins scolaires.
La réglementation européenne doit aussi faire bouger les lignes. La directive cadre sur l’eau (DCE) fixe des objectifs et des méthodes pour un bon état écologique et chimique des eaux d’ici 2015. La moitié des eaux pourrait atteindre l'objectif dans 2 ans. C'est la pollution issue des pratiques agricoles qui représente la menace la plus importante dans 40% des rivières et des eaux côtières européennes.
Pouvons-nous faire confiance à l'eau que nous buvons ?