De 2008 à 2018, cet homme aujourd’hui âgé de 39 ans a été séquestré dans un pavillon des Hauts-de-Seine où des dignitaires de Bujumbura lui avaient proposé un «emploi». «Libération» l’a rencontré.
Au Burundi, Méthode Sindayigaya cultivait des haricots. Sur ses arpents généreux, il plantait aussi des bananes, des pommes de terre et du manioc. Sa femme, Léoncie, l’accompagnait aux champs. Le soir, ils s’occupaient des enfants et bavardaient avec les voisins. Un quotidien simple et doux, au creux des collines de Muyinga, à quelques jets de pierre de la frontière tanzanienne.
Et puis un jour, le téléphone sonne. Un ami des voisins recherche du personnel pour un important dignitaire basé à Bujumbura, la capitale de ce petit Etat autoritaire engoncé dans l’Afrique des Grands Lacs. L’annonce est, il est vrai, alléchante.
Elle émane de Candide et Gabriel Mpozagara, respectivement petite fille du dernier roi du Burundi déposé par les Belges en 1966, et ancien ministre de la Justice puis de l’Economie.
L’un de leurs fils, C., est autiste et a besoin d’une personne de confiance pour l’assister dans les tâches du quotidien. Après une courte réflexion, et devant la promesse d’une rémunération, Méthode, 28 ans à l’époque, accepte.