Obéir à qui et pourquoi ? Peut-on désobéir et dans quelles circonstances ?

L'obéissance (ou soumission à l'autorité) est l'une des formes de l'influence sociale. En psychologie sociale, il est question d'obéissance lorsqu'un individu adopte un comportement différent parce qu'un autre individu, perçu comme une source d'autorité, le lui demande/impose.

L'individu dominé reconnaît à un autre, ou à un gouvernement une valeur certaine. Lorsque cette reconnaissance est faite, l'individu passe alors un accord tacite, un consentement avec le supérieur qu'il a reconnu ; il échange sa liberté contre la volonté générale d'être assuré et sécurisé.


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Perinde ac cadaver

La locution latine "Perinde ac cadaver", qui signifie littéralement « à la manière d'un cadavre », illustre depuis l’époque des moines du désert (ive siècle) l’idéal ascétique d’obéissance parfaite (dite 'aveugle') présentée comme la voie permettant au religieux d’accomplir infailliblement la volonté de Dieu dans sa vie.

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Résistance

La résistance caractérise, en psychologie sociale, l'aptitude qu'ont les êtres humains à affronter toute situation qui leur paraît illégitime. Elle désigne la possibilité que chacun a de ne pas se soumettre. Il s'agit d'un phénomène universel que chacun, quels que soient sa culture, ses groupes d'appartenance, son âge, son genre, sa position hiérarchique ou autre est capable de mettre en place.


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J'avais pas encore vu ton sujet quand j'ai répondu à l'autre ...

Je viens de le mettre.
Vaste sujet qui méritait bien un post à part.
Et puis les deux sont liés car il n'y a pas de résilience sans désobéissance.

oui , très caste sujet qui n'a pas , je pense , de réponse universelle ... 


On a , je crois , un référentiel de valeurs personnel . Il y a dans ce référentiel des valeurs avec lesquelles on peut négocier , d'autres qui sont non négociables ...  "je" est en lien , "je " a une famille , "je" est parfois responsable de famille , " je " aime etc,  qu'est ce que je suis capable d'abdiquer si les miens sont menacés , ou si leur sécurité est menacée ? Je n'en sais rien , en pratique . 
Si je n'engage que moi et moi seule , je peux mettre en place ce que je veux pour rester congruente mais si la conséquence de mon choix à des effets sur d'autres ?

Tout dépend des conséquences.

Voilà  et pour autant que je sois en capacité d'en prendre la mesure

C'est aussi une question de courage quelque part.

smara a écrit:

Voilà  et pour autant que je sois en capacité d'en prendre la mesure

On ne peut pas toujours connaitre les conséquences de notre désobéissance car si c'était le cas nous aurions peur de désobéir. Il faut s'inspirer de l'exemple des désobéissants célèbres ou d'autres moins connus.

oui , si le courage c'est quelque chose de réfléchi

poussinfanget a écrit:

Il faut s'inspirer de l'exemple des désobéissants célèbres ou d'autres moins connus.

Il me semble que tout dépend de ce qui te motive . On ne désobéit par principe ou parce que Machin ,  grand désobéissant devant l'Eternel l'a fait . 
Si telle chose te paraît inacceptable fondamentalement , que le seule solution possible pour toi est de ne pas t'y soumettre , j'imagine que tu trouveras , en toi , la force pour supporter la lutte ou la souffrance ou ..

C'est exacte. Il y a des limites que nous ne pouvons pas franchir dans l'obéissance. Vient alors le moment des choix.

Désobéir à des choses ou des personnes qui, sommes toute ne nous expose pas à un grand risque ce n'est pas faire preuve d'un grand courage (même si cela flatte notre égo) mais déjà d'une certaine forme de résilience.

Je ne comprends pas comment la désobéissance est un acte de résilience 
Pour moi la résilience c'est prendre conscience  de ce qui survient dans ta vie ( surtout de façon traumatique ) et plutôt que de se lamenter ou après s'être lamenté , voir comment après je me reconstruis . C'est quelque chose comme : pas de pourquoi ça m'arrive mais comment je fais maintenant avec ça ... et je ne vois pas comment relier ça à la désobéissance ... 

obéir à certaines choses seraient traumatiques au point que désobéir serait la façon de pouvoir " faire avec ? c'est ça ?

Il s'agit d'une autre forme de résilience qui n'est pas obligatoirement lié à un traumatisme.

Quelle autre forme ?

On pourrait plutôt parler dans ce cas de résistance.

Pourquoi donc l'obéissance est toujours considérée comme une vertu et même une obligation (la fameuse obéissance du cadavre des Jésuites) et la désobéissance comme une forme de dissidence et considérée souvent (et même j'ai envie d'ajouter toujours) de façon négative ?

Or sans désobéissance pas de résistance (et donc pas de liberté ni de libre arbitre).

pour une avant-veille de Noël, tu as envie de disserter, poussin...

j'ai plutot une mentalité disciplinée, parce que j'ai horreur des conflits, j'obeis sans discuter a la loi

par contre j'ai beaucoup d'autorité naturelle, et quand je travaillais, après avoir expliqué le pourquoi et le comment des régles du jeu, je ne cédais jamais, et n'etais jamais non plus contestée

S'il y a de la justice et le respect des règles de part et d'autre, c'est la panacée.
 
Mais dans la société actuelle beaucoup de jeunes (et moins jeunes !) ne trouvent pas leur place, se sentent exclus. Et c'est là qu'on tourne en rond : injustice, non respect des règles et désobéissance.

Je pense pas qu'il y aie de réponse franche et nette à ça. Il y a des fois où il faut obéir et d'autres fois non et 'autres moments encore où il faut mi-obéir.

Ce qu'il faut travailler c'est ses connaissances et sa capacité de jugement.

En improvisation théâtrale par exemple on apprend par coeur les règles de base et on se fait sanctionner lorsqu'on ne les respecte pas durant la première année.

Une fois qu'elles sont bien encrées que c'est un automatisme c'est là qu'intervient une nouvelle règle qui dit "fuck the rules !". Parce que une fois que vous avez en main l'expérience et les automatismes vous pouvez créer, inventer, tester et sortir de votre zone de confort.

Etre rebelle pour être rebelle c'est nul ça ne mène nulle part. Obéir aveuglément c'est stupide.

La vertu ne se commande pas on est vertueux ou on ne l'est pas
(citation )

poussinfanget a écrit:

“Une femme vertueuse commande à son mari en lui obéissant.”

Publius Syrus

Quelle horreur ! On voit que ça date d'une époque révolue

Cela te sembled' une époque révolue et pour tout dire lointaine mais cette obéissance était encore la norme au début du XX -ème siècle.

parce que les hommes ont toujours eu un ego surdimensionné... que la religion a décrit la femme comme un démon, elle n'avait pas de droit de parler, d'agir... 
Punaise... les femmes y ont mis de l'énergie pour donner un coup de poing sur la table... 

néanmoins, il faut rappeler que c'est quand même la femme, en retrait, qui a toujours conseillé les souverains dans leur politique... outre la poignée de ministres qui leur collaient aux basques.

et le souverain... obéissait...

Que ferait les hommes sans les femmes ..... pas grand chose