C’est peu de dire que le quatrième opus de l’écrivain sénégalais de 31 ans, un roman très cérébral, vibrant de sensualité, assurément politique et souvent drôle, faisait figure de favori.
Il raconte en effet comment un jeune écrivain sénégalais contemporain, Diégane Latyr Faye, s’étant pris de passion pour un livre culte publié en 1938 et désormais quasi introuvable, Le Labyrinthe de l’inhumain, part sur les traces de son auteur, T. C. Elimane, mystérieusement disparu après qu’une violente polémique a terni sa réputation à Paris. Pour cela, il se plonge dans les recensions faites à l’époque et découvre que tous les critiques ayant parlé du roman, en bien ou en mal, sont morts peu après. Coïncidence ? Certainement pas. « Je vais te donner un conseil : n’essaie jamais de dire de quoi parle un grand livre. Ou si tu le fais, voici la seule réponse possible : rien. Un grand livre ne parle jamais que de rien, et pourtant tout y est. » Les seuls commentateurs acceptables doivent parler de la littérature « de l’intérieur, en praticiens, en hantés et en habités, en amoureux, en fous, en folles furieuses, ceux et celles pour qui elle signifie l’essentiel, même si l’essentiel se déguise parfois en anecdote ou en futilité ». [...] « Et chaque jour, sa proximité me procurait le même bonheur et la même douleur. Elle était une blessure vivante en moi et j’aimais la raviver. Je ne voulais pas qu’elle devînt une cicatrice. Je voulais qu’elle brûle à vif, à jamais. »
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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] : J'avoue ne pas connaître de Mohamed Mbougar Sarr et n'avoir rien lu de lui .... Souhaitons que le Prix Goncourt qu'il a reçu renforcera la francophonie dans le monde et j’en connais un qui va faire un AVC en découvrant le prénom du Goncourt 2021 …
Mohamed Mbougar Sarr , prix Goncourt pour La plus secrète mémoire des hommes
Mince , çà m'en bouche un coin , comme dirait Didier . Le dernier que j'ai lu , abandonné dans une salle d'attente , m'a laissé pantois : La Carte et le Territoire de Michel Houellebecq .
Espérons qu'il en vende aussi en Afrique . Présentement , une bonne plume .... Un petit extrait :
Musimbwa parlait rarement de son pays d'origine. Je savais seulement qu'il avait fui la guerre, enfant, en compagnie d'une tante, décédée l'année dernière. Il ne m'avait jamais parlé des circonstances de sa fuite, de ses parents, de sa vie avant la France. Je lui avais un jour demandé la raison pour laquelle il n'évoquait jamais directement sont passé. Je n'oublierai jamais sa réponse :
-Parce que je n'ai que des souvenirs malheureux du Zaïre. J'y ai passé les moments les plus heureux de ma vie. Mais y penser me rend toujours malheureux. Leur souvenir me confirme qu'ils ne sont pas seulement passés, mais bel et bien détruits, et avec eux tout un monde. Je n'ai que des souvenirs malheureux du Zaïre. Les mauvais, bien sûr. Mais aussi les bons. Je veux dire que rien n'attriste un homme comme ses souvenirs, même quand ils sont heureux.