L'histoire oubliée des femmes au foyer

j'ai découvert ce reportage cet année sur Arte, assez marquant



"Fonder un foyer était le seul avenir autorisé, et comme les autres, je m'y suis conformée"

cela peut choquer la toute nouvelle génération.
Mais c'était la vie de la plupart des couples à cette époque.

D'ailleurs, je pense que dans beaucoup de couples actuellement - couples qui sont dans la quarantaine - c'est toujours la femme qui assure la majorité des tâches domestiques.

J'ai proche de la cinquantaine. Je m'occupes des tâches ménagères. Mon homme arrive faire les courses sans rien oublier ou bien aide à porter la corbeille à linge, et d'autres petits service simple à faire

J'ai consacré ma bonne moitié de vie à mon foyer… élever mes enfants, m'occuper de ma maison et offrir un environnement agréable à mon défunt mari... j'étais une femme active et entrepreneuse... ma société s'appelée " Ma famille" j'ai été heureuse et comblée… ce qui ne m'a pas empêché de militer pour les droits des femmes dans ce bas monde ! milité contre toutes formes de discriminations et j'en passe !

Ce reportage est intéressant car il prend les choses sous un éclairage psychologique, ce qui a pu être ressenti par les femmes qui vivaient la société des années 60, cette étouffement et cette culture qui les faisaient disparaitre. Le plaisir en dehors du foyer était interdit, c'est une vision terrible, mais réelle.
Sans compter la condescendance qui émanait des hommes.

Tout ceci était bien entendu exacerbé par rapport à aujourd'hui, parce qu'il y a eu des luttes, et heureusement qu'elles ont eu lieu.

La société a bien progressé, mais les marques de cette mentalité sont encore bien profondes.

J'ai été élevée par des parents qui étaient avant-gardistes sans le savoir, ce qui fait que je n'ai rien intériorisé de ces mentalités. Quand j'étais jeune, dans les années 80 ou 90, j'étais souvent choquées par des copines qui ne s'autorisaient pas à sortir pour un simple ciné pour ne pas contrarier leurs maris. La culpabilité de prendre du bon temps en dehors du foyer était encore existante. Et je suis souvent sidérée de voir que certaines de mes jeunes collègues ont encore à notre époque cette réaction.

Quand à la condescendance masculine, c'est encore mille fois d'actualité, on le vit régulièrement dès qu'on a une fonction technique, et on le voit également régulièrement à l'assemblée nationale s'il fallait une preuve.

Ceci dit, ce qui est en cause, ce n'est pas forcément la fait d'être femme au foyer, mais la façon dont cela était fait. j'ai aussi été femme au foyer, et ça ne s'est jamais passé comme ça. Ceci dit, c'est vrai qu'au bout d'un moment, cela peut devenir étouffant.

Oui, les choses ont évoluées, et non, ce n'est pas fini et on est loin d'une situation idéale. Chacun et chacune a encore une petite pierre à apporter à cet édifice.

Juste une parenthèse qui n'a rien à voir, mais ce reportage montre aussi très bien la naissance du consumérisme, et de toute l'ambiance qui a été créé pour convaincre la population que consommer, c'était être heureux. Ca aussi, c'est encore bien d'actualité !

en fait, c'est vers la fin des années 1960, qu'une nouvelle image de la femme émerge... active, indépendante, ambitieuse !! Ce bouleversement social qui fragilise l'équilibre des familles !!

ce doc permet de comprendre comment notre société s'est construite, de réaliser le chemin parcouru et tout ce qu'il reste encore à faire...

[quote="Lydie"]J'ai consacré ma bonne moitié de vie à mon foyer… élever mes enfants, m'occuper de ma maison et offrir un environnement agréable à mon défunt mari... j'étais une femme active et entrepreneuse... ma société s'appelée " Ma famille" j'ai été heureuse et comblée… ce qui ne m'a pas empêché de militer pour les droits des femmes dans ce bas monde ! milité contre toutes formes de discriminations et j'en passe !  

et combien de femmes comme toi !
et qui ont même refusé d'aller travailler ! pour elles, leur vie, leur joie, c'était d'être là quand les enfants rentraient de l'école, là pour les sortir le jeudi, les occuper pendant les vacances. Ces enfants ont profité de leurs parents et c'est un trésor inestimable.

Les femmes qui ont travaillé pour gagner plus ? quand il fallait payer la nounou, la crèche, et plus tard la garderie et les colonies de vacances, que restait-il du deuxième salaire ? sans parler des impôts...

Complètement d'accord [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], être femme au foyer dans des bonnes conditions, cela peut être un choix. Je l'ai aussi fait à un moment de ma vie et je n'ai absolument pas regretté. Je ne me suis pas sentie invisibilisée parce que je ne l'étais pas, je faisais beaucoup de bénévolat, je sortais souvent, et j'ai même mené ma petite entreprise en parallèle. Ca a été une belle période.
Ce qui compte, ce n'est pas le choix que l'on fait, mais l'environnement et les conditions.

Cependant, c'est une période que j'ai payée en terme de carrière et que je payerais aussi au moment de ma retraite, même si j'ai été très active.

C'est un choix qui rend service à la société à de nombreux niveau, mais qui devrait être plus accompagné par exemple pour le retour à l'emploi. Et plus reconnu également.

Il en avait été question, de rémunérer les femmes au foyer. Mais...
Quant au retour à l'emploi, c'est toujours difficile, dès lors qu'on a quitté la "vie active" depuis un an. Et ce serait du cas par cas. Tout dépend du métier.

Le congé parental, c'est un peu comme une rémunération pour être au foyer, non ?

Juste au passage, il ne faut pas oublier qu'il n'y a pas que les femmes qui peuvent décider de rester au foyer, mais les hommes aussi. C'est bien entendu plus rare, mais j'en ai connu, et ils se sont fait plaisir également.

Effectivement, quitter le monde du travail, quelque soit la raison, ça a des conséquences. C'est pour ça que quand une personne a quitté le monde du travail pour s'occuper de ses enfants, on peut considérer que ce temps est un service rendu à la société, car l'enfant qu'on prend le temps d'élever en bénéficiera et sera probablement un adulte plus équilibré. Du coup, lui permettre d'accéder par exemple à certains contrats aidés pour lui permettre de remettre un pied à l'étrier, ou d'une aide à l'embauche, ça serait un coup de pouce légitime.

Et au passage, ça serait une forme de reconnaissance de la fonction.

Une étude conduite par Pronto Pro, un site spécialisé dans les services à la personne, a évalué à un peu plus de 5 Smic, 6.400 euros net par mois, le salaire que devrait toucher les femmes au foyer.
Sur la base des heures qu’elles effectuent en tant qu’aide-ménagère, chef cuisinier, animateur, chauffeur, etc.

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Effectivement, toutes les personnes qui ont été au foyer peuvent témoigner de la variété des compétences qu'il faut développer !

C'est aussi pour ça que considérer les femmes comme des petites choses fragiles, c'est vraiment à coté de la plaque...

Elles savent faire tellement de choses, ça mérite le respect

Majorelle a écrit:

Le congé parental, c'est un peu comme une rémunération pour être au foyer, non ?

Oui... sauf qu'à trois ans l'enfant a toujours besoin de la présence d'un de ses parents.

Ce n'est que mon point de vue, mais cette "rémunération" devrait être versée jusqu'à ce que le dernier-né entre à l'école primaire.

Oui, c'est vrai, largement !

C'est bien ce que je disais: les femmes ne sont pas des petites choses fragiles...Mais il y en a qui  les considère  comme telles!

Agathou a raison en disant qu'une femme devrait rester à la maison jusqu'à ce que son enfant ait trois ans.. avec un petit salaire mais un salaire quand même!
Je l'ai toujours pensé aussi..

Un des soucis de la femme qui reste au foyer, sans emploi rémunéré, est le montant de sa retraite quand le moment arrive !

Tout a fait, c'est ce que je disais plus haut, ça aussi, ça devrait être pris en compte.

Par contre, même si tous les soutiens nécessaires sont mis en place, il ne faut pas oublier que cela doit rester un choix, et un vrai choix