Après le naufrage mortel dans la Manche, le maire du Portel qualifie les passeurs de "salopards"

Au moins 12 personnes sont mortes au large du Pas-de-Calais, mardi, lors du naufrage d'un bateau tentant la traversée vers le Royaume-Uni, selon un bilan provisoire annoncé par Gérald Darmanin. "J'en veux énormément à tous ces passeurs que je traite de salopards", réagit Olivier Barbarin, le maire divers gauche du Portel, à côté de Boulogne-sur-Mer dans le Pas-de-Calais, invité de franceinfo mardi 3 septembre. "Aujourd'hui, ce sont eux qui ont risqué la vie de tous ces migrants qui voulaient rejoindre leur eldorado", dénonce-t-il. ️

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] : cette tragédie dans la Manche me touche profondément et je pense que la première étape pour prévenir de telles horreurs est de renforcer la coopération internationale !! un traité migratoire entre le Royaume-Uni et l'UE pourrait offrir des voies légales et sécurisées pour les migrants, réduisant ainsi le recours aux passeurs....
mais pas que ... il faut aussi lutter contre les réseaux de passeurs, qui profitent de la détresse humaine.... des sanctions plus sévères et une meilleure surveillance des côtes pourraient dissuader ces criminels....

et puis, et surtout il faut soutenir les pays d'origine pour améliorer les conditions de vie et réduire les raisons qui poussent les gens à fuir. L'éducation, l'emploi et la stabilité politique sont des clés pour un avenir meilleur....

Cette tragédie est un énième rappel désolant des dangers auxquels font face les migrants lors de leur parcours d'exil. Toute perte humaine restera toujours inacceptable

Cela souligne en effet [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] l'urgence de repenser notre approche de l'immigration. Si des routes sûres existaient, cela éviterait bon nombre de morts, et cela aussi couperait l'herbe sous le pied des passeurs

Au lieu de cela on se barricade. Et plus on se barricade, plus les migrants sont obligés de prendre des routes plus dangereuses, et plus il y a de morts

Oui, on doit condamner les passeurs pour leur rôle dans ces drames, mais il est tout aussi crucial de ne pas perdre de vue les circonstances désespérées qui poussent tant de personnes à prendre des risques mortels. Il faut vraiment s'interroger sur les politiques migratoires en place, qui sont aberrantes et qui laissent souvent ces individus sans alternatives sûres.

La souffrance de ces personnes, qui cherchent simplement une vie meilleure, mérite notre empathie. Et cela appelle à un vrai changement

Je voudrais juste approfondir sur ce que tu dis de l'aide au developpement des pays d'origine :

Il est indéniable que notre impact à l'étranger est significatif, mais il est crucial de reconnaître qu'il ne se manifeste pas nécessairement par des actions d'aide au développement. Au contraire, il semble souvent se traduire par l'exploitation des ressources du continent africain par nos entreprises. Ce n'est pas qu'on ne les aide pas, c'est qu'on les enfonce...

Par exemple, en Afrique de l'Ouest, les contrats de pêche passés entre des gouvernements locaux et des navires européens contribuent à la raréfaction des stocks de poisson, entraînant une diminution des ressources pour les communautés qui dépendent de la pêche, tant en mer que sur terre. Les hommes sont en mer et les femmes sur terre pour travailler et conditionner les poissons pêchés... Au final ce sont des familles entières qui sombrent dans la pauvreté

Un des acteurs majeurs de cette exploitation est l'empire Bolloré, qui possède un large éventail d'intérêts commerciaux sur le continent. Le groupe Bolloré, qui opère dans divers secteurs allant des transports aux plantations, est d'ailleurs régulièrement critiqué pour ses pratiques qui profitent principalement à ses intérêts commerciaux, au détriment des populations locales.

Cette dynamique ne fait que contribuer à l'appauvrissement des communautés locales, créant de la pauvreté qui va se suivre de migration.

Plus que d'aider, il faudrait alors plus promouvoir une coopération plus équitable qui privilégie le développement durable et le bien-être des populations locales. ce serait déjà une bonne chose de faite

Ensuite il ne faut bien voir que cela ralentira mais n'arretera pas les migrations. Elles seront différentes, les rapports de l'OCDE montrent que le développement fonctionne avec les migrations; Plus les gens sont éduqués, informés et en meilleure santé, et plus ils ont envie de bouger (Ca nous arrive aussi en France, on appelle cela la "fuite des cerveaux")

Et puis il faut voir aussi que les migrations c'est aussi les guerres, les persécutions, les conditions climatiques,...

"J'en veux énormément à tous ces passeurs que je traite de salopards", réagit Olivier Barbarin, le maire divers gauche du Portel, à côté de Boulogne-sur-Mer dans le Pas-de-Calais, invité de franceinfo mardi 3 septembre.
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il a raison !
Selon l l'ONU, chaque année, le trafic de migrants rapporterait 10 milliards de dollars aux passeurs.

Les passeurs sont coupables, c'est vrai, mais ça ne doit pas nous dispenser de notre responsabilité non plus.
Si tout allait bien, il n'y aurait pas de passeurs parce qu'on les aurait mis hors d'état de nuire. Ce n'est pas le cas...

L'exil est souvent perçu à travers le prisme des passeurs, mais il est trop réducteur de réduire les problèmes aux seuls passeurs

Il y a d'autres intérêts économiques qui sous-tendent ce phénomène. Je vais essayer de structurer un peu sans entrer trop dans les détails :

Il n'y a pas que les passeurs, car les principaux bénéficiaires de ce business de l'exil c'est les industriels de la défense.

L'Europe se fortifie en élevant des murs et des forteresses, en déployant des radars, des drones et des systèmes de contrôle biométriques. Ces projets coûtent des sommes astronomiques. Par exemple :

- Programme Eurosur : Opérationnel depuis 2013, ce programme regroupe dans une même base de données tous les incidents aux frontières rapportés par les États membres, avec un coût estimé à 224 millions d'euros en 2020.
- Système Entry-Exit : Destiné à enregistrer les données biométriques de tous ceux qui entrent sur le territoire européen, son coût s'élève à 1 milliard d'euros.
- Recherche en sécurité : La communauté européenne finance également cette recherche à hauteur de 250 millions d'euros par an.
- Budget de Frontex : En 2022, l'Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes a un budget de 600 millions d'euros, ce budhet augmente d'année en année.
- De nombreuses entreprises européennes, comme Indra ou DNCS, ainsi que des sociétés étrangères telles qu'Israel Aerospace Industries, tirent profit de cette dynamique.

Au total, il s'agit d'un marché colossal, représentant plusieurs centaines de milliards d'euros.

Un aspect particulièrement choquant : Certaines sociétés impliquées dans la sécurité maritime dans des pays comme la Libye possèdent également des entreprises de pompes funèbres près des côtes. Avouez que clala soulève des questions morales sur l'exploitation de ce drame humanitaire...

Alors en considérant ce tableau, il est simpliste de réduire le business de l'exil aux seuls passeurs. En tant que membres de l'Union européenne, nous avons notre part de responsabilité dans cette situation. Il ne faut pas se leurrer, les industriels exercent une pression sur les politiques afin que ce phénomène perdure. La sécurisation extreme de l'Europe c'est leur business, tant pis si cela en arrive à des drames. Et les politiques sont bien contents de faire fonctionner l'économie.


Ensuite il faut voir les bénéfices pour les pays européens et les entreprises

Car les pays européens ont également intérêt à conserver des travailleurs sans papiers sur leur sol, notamment en France. Ces migrants en situation irrégulière (c'est-à-dire ceux dont la demande d'asile n'a pas été faite ou a été rejetée), sont essentiels à l'économie. Beaucoup d'entre eux travaillent dans des secteurs comme l'agriculture, la construction et la restauration, qui souffrent de pénurie de main-d'œuvre.

Ces travailleurs contribuent à l'économie française avec des salaires souvent très bas, ce qui permet à certaines entreprises de réduire leurs coûts et d'éviter les obligations fiscales. Cela soulève des préoccupations éthiques et légales, mais illustre également comment l'immigration clandestine peut créer des dynamiques économiques favorables aux employeurs.

Et la position de l'État français à ce sujet ?

Le gouvernement (et ceux précédent aussi), conscient de la situation, choisit d'ignorer cette perte de cotisations sociales pour soutenir cette économie non déclarée. En effet, de nombreux travailleurs sans papiers sont prêts à accepter des conditions de travail précaires, bien souvent pour 2 euros de l'heure, sans aucune couverture, afin de maintenir la compétitivité des entreprises. Il y a bien des contrôles, mais croyez que ce n'est pas leur priorité (On sait très bien que l'effectif des controleurs du travail est ridicule en France par rapport à ce qu'il devrait être)

Par conséquent, les obligations de quitter le territoire (OQTF) ne sont souvent pas exécutées. L'État sait que ces personnes ne représentent pas un danger, et qu'il serait coûteux et compliqué de les renvoyer. Ainsi, maintenir ces travailleurs sur le territoire devient une stratégie pour l'économie, même si cela valide un système illégal et précaire.


Je pourrais également évoquer le cas des pays hors UE comme la Libye, qui tirent clairement profit des énormes subventions européennes dans le cadre de l'externalisation des frontières. l'UE délègue alors à ces nations la gestion des problèmes liés aux migrants dans leur pays avant qu'ils n'atteignent les frontières européennes. Elles bénéficient des fonds européens, tandis que de notre côté, nous fermons les yeux sur leurs méthodes souvent contraires aux droits de l'homme...


En résumé, l'exil ne profite pas uniquement aux passeurs, mais également à de nombreux acteurs économiques, tant au sein de l'Union européenne qu'en dehors.

Il est important de ne pas se limiter à la seule figure des passeurs : L'Union européenne, qui s'efforce de renforcer ses frontières, détient également une part significative de responsabilité face à ces tragédies humaines.

Posons nous les vrais questions, plutôt que de ne parler que des passeurs et de nous dédouaner du reste :

Il est essentiel de considérer les défis éthiques et moraux qui relèvent de notre société. En si on regarde de plus près, l'existence des passeurs est en grande partie le résultat d'un système de protection rigide de notre part qui a contribué à leur apparition.

vilma a écrit:

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Citation :

C'est le naufrage le plus meurtrier dans la Manche depuis 2021. Douze migrants sont morts, mardi 3 septembre, après que l'embarcation dans laquelle ils tentaient de rejoindre le Royaume-Uni s'est disloquée au large du cap Gris-Nez, dans le Pas-de-Calais. Depuis janvier, au moins 37 personnes ont déjà perdu la vie en voulant gagner les côtes anglaises, ce qui fait de 2024 l'année la plus meurtrière jamais observée depuis le début des traversées de la Manche sur des bateaux de fortune. Voici ce que l'on sait de ce drame.

Suite de l'article.

Une seule solution afin d'éviter d'autres drames : empêcher ces migrants de quitter leur pays, car des ONG sont financées par l'Etat Français afin de les ramener en Europe alors qu'il nous fait croire qu'il lutte contre l'immigration...Ce sont des "réseaux " bien organisés dont les premières victimes sont ces migrants qui pensent venir vers une novelle et belle vis,

Sujet a fusionné !

La Misère des uns remplit toujours les poches des salopards !!! [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Liliane50 a écrit:

des ONG sont financées par l'Etat Français afin de les ramener en Europe

Je voudrai que tu précises et que tu apportes des explications et des preuves.

%

liliane50 a écrit:

des ONG  sont financées par l'Etat Français afin de les ramener en Europe alors qu'il nous fait croire qu'il lutte contre  l'immigration...Ce sont des "réseaux " bien organisés dont les premières victimes sont ces migrants qui pensent venir vers une novelle et belle vis,

Ce que tu dis est faux. Les ONG, comme SOS Méditerranée, ne sont pas financées par l'État français.

Pour te donner un exemple concret : SOS Méditerranée fonctionne avec un budget d'environ 6 millions d'euros par an. Le coût d'un jour en mer pour l'Ocean Viking est d'environ 25 000 € (carburant, nourriture, etc.). Sur ces 6M, plus de 90 % proviennent de dons privés et de mécénat. D'ailleurs l'année dernière, 98 % de leur financement était privé et seulement 2 % provenaient de fonds publics... Il suffit de consulter leurs rapports d'activité pour le vérifier

D'autre part, il est important de souligner que ces fonds publics incluent des dons ponctuels de mairies (Comme il y a quelques années la mairie de Montpellier qui avait fait un don de 200.000€). On souligne donc que ce ne sont pas des financements récurrents et pérennes, mais des dons occasionnels.

Autre exemple, pour ma part, je travaille pour une association qui aide les demandeurs d'asile. Notre budget, qui est de quelques centaines de milliers d'euros par an, provient entièrement de financements privés (mécénat d'entreprises, aides de fondations, dons de particuliers). Nous n'avons aucun soutien financier direct de l'État. Nous avons bien des partenariats avec des mairies mais c'est pour notre ancrage local, il n'y a rien de financier.

La vérité c'est que la grande majorité des ONG qui soutiennent ces populations sont financées majoritairement par des fonds privés, pas publics.

Quant à l'idée que les ONG promettent une "belle vie" aux migrants, c'est faux aussi. SOS Méditerranée se concentre uniquement sur le sauvetage en mer, sans faire de promesses sur la vie en Europe. Ils ne font que du sauvetage en mer, rien de plus.

C'est bien de mettre des éclaircissement sur les ong oeuvrant pour les migrants