François Hollande inaugure le nouveau musée Picasso
Attention: cet article contient des éléments susceptibles de choquer les moins de 18 ans.
Une semaine après la controverse de Tree sur la place Vendôme, à Paris, l’Américain Paul McCarthy installe sa Chocolate Factory à la Monnaie de Paris, faisant au passage une concurrence déloyale au prochain Salon du chocolat. Ce n’est pas une œuvre nouvelle, puisqu’elle a déjà été présentée, entre autres à New York en 2007.
Il s’agit d’une «usine à chocolat» d’un genre un peu particulier, puisqu’on y produit des Père Noël en pâte de cacao armés d’un sapin qui, remarquera-t-on, pourrait comme son aîné vert de la place Vendôme évoquer un plug anal, mais d’un autre modèle, un peu plus compliqué. (...)
A l’entrée de l’exposition, cinq grandes structures gonflables trônent dans les escaliers de style XVIIIe siècle. Une réplique miniature de la pièce de la place Vendôme (R.I.P.) est là mais pas l’artiste, absent pour cause d’«épuisement», assure une attachée de presse. «Ce sont des objets que je vous laisse nommer», lance poliment Christophe Beaux, le président de la Monnaie. Nommons-les, alors, «plugs anaux» ou arbres aux airs de cavaliers de jeu d’échec. A l’entrée des salons, le bruit des machines est assourdissant. La fabrique de figurines en chocolat est à l’œuvre. Des jeunes gens coiffés de perruques blondes, même les garçons, et habillés de rouge poussent des chariots et démoulent, démoulent, démoulent. Les étagères sont couvertes de ces «plugs» en chocolat et de Pères Noël munis de sextoy sapins. (...)
Chocolat et excrément
Bien entendu, c’est le principe de toute métaphore que d’évoquer deux choses à la fois: ce qu’elle est et ce dont elle tient lieu. Vu le pedigree de Paul McCarthy, ce n’est un mystère pour personne que l’artiste travaille depuis 40 ans sur des équivalents visuels des différentes humeurs corporelles: sang, sperme, urine, excrément. Pourquoi ?
Une de ses premières performances, en 1974, le montrait en train de s’enduire d’une Sauce (du ketchup) assez peu ragoûtante. Tout y passait, y compris les parties génitales, et l’artiste finissait par baver.
A quoi ça rime, dira-t-on ? Qu’est-ce que cela peut bien évoquer ? Un massacre, sans doute, ou un sacrifice. Une autre performance, plus récente, intitulée Painter (1995), montre un être difforme, aux doigts énormes, qui commence par foutre de la peinture partout (un des tubes démesurés porte l’inscription «merde»), puis s’en barbouille, avant de se mettre à se taper sur les doigts à coups de hachoir.
La «merde» n’est pas une nouveauté dans l’art moderne et contemporain. Déjà, les surréalistes s’en servaient pour contester l’ordre établi, pour dénoncer ce qu’il peut y avoir de «foireux» (eh oui, car la «foire», littéralement, c’est la diarrhée) dans un système qui a conduit à la boucherie de 14-18.