Il est sans doute paradoxal d’intituler un album Les Voix du fado pour en célébrer une seule, unique, iconique, celle d’Amalia Rodrigues (1920-1999). Amalia, c’est, « l’intensité de la vie, l’histoire d’un peuple », disent en chœur Ana Moura et Antonio Zambujo, deux des interprètes invités à cet hommage en treize titres, qui vient de paraître chez Decca/Universal Music. Un disque, un beau livret et une mosaïque géante installée pour l’occasion sur les trottoirs de Lisbonne, rue Sao Tomé. Réalisée par le graffeur lisboète VHILS, cette mosaïque, qui est aussi la couverture du CD, montre une Amalia brune, simple, le visage tourné vers un futur qu’elle a pourtant toujours imaginé enraciné dans un drame intérieur, ce qui, à son niveau, équivaut à un drame national.
LE MONDE
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