C’est l’insuline la plus vendue dans le monde, et l’un des plus grands blockbusters de l’histoire de la pharmacie. Le Lantus a rapporté à son fabricant, Sanofi, près de 35 milliards d’euros en dix ans, avec des ventes supérieures à 6 milliards en 2014. Au cinquième rang des médicaments les plus vendus dans le monde, cet antidiabétique est l’un des piliers du groupe pharmaceutique français, dont le chiffre d’affaires s’est élevé à 33 milliards d’euros l’an passé et dont les résultats trimestriels seront publiés jeudi 29 octobre.
Mais cette « success story » s’achève. Au printemps, le brevet qui protégeait le principe actif du Lantus – l’insuline glargine – est tombé. La première copie low-cost, l’Abasaglar, a été lancée cet été en Europe par l’américain Eli Lilly et l’allemand Boehringer-Ingelheim. Déjà commercialisé en Allemagne et au Royaume-Uni, il est vendu 15 % à 20 % moins cher que le Lantus et, en France, où il est attendu dans les prochains mois, la décote sera d’au moins 30 %.
Aux Etats-Unis, où sont réalisés les deux tiers des ventes du Lantus, Sanofi a gagné un peu de temps. Après avoir attaqué Eli Lilly en justice pour contrefaçon de brevet, le laboratoire français a conclu un accord avec son concurrent fixant au 15 décembre 2016 le lancement du biosimilaire. Outre-Atlantique, le groupe tricolore est cependant attaqué sur un autre front, par le danois Novo Nordisk, numéro un mondial du diabète. Jugée moins efficace que le Lantus mais vendue 15 % moins cher, son insuline maison – le Levemir – a déjà grignoté plus de 25 % du marché américain.
LE MONDE
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Marie