Elles s’appellent Maâloma, Darya, Najiba et Koria. Elles sont séquestrées dans les camps de Tindouf par leurs familles. Des cas auxquels s’intéresse, désormais, Human Rights Watch. L’ONG demande même l’intervention de Ban Ki-moon.
A la veille de la visite de Ban Ki-moon dans les camps de Tindouf, Human Rights Watch interpelle le secrétaire général de l’ONU sur le sort de trois femmes séquestrées par leurs familles. L’ONG sollicite l’intervention du SG pour que le Front mette un terme au calvaire qu’endurent depuis des mois les trois jeunes femmes. « Le Polisario doit assurer à ces femmes le droit de la libre circulation », note Sarah Leath Whitson, la directrice pour le Moyen-Orient et l’Afrique du nord à HRW. Elle demande que les cas de séquestrations soient traités en tant que « délits ».
L’ONG rappelle qu’elle a adressée, le 10 février, une lettre au « ministre de la Justice » du Front portant sur les mesures prises par le mouvement séparatiste pour s’assurer de la situation des trois femmes. L'ONG s'intéresse de près à Maâloma Morales de Matos, une ressortissante espagnole de 22 ans, Darya Embarek Selma, 26 ans, et Najiba Mohamed Kacem, 24 ans.
Le Polisario criant la colère des tribus
Deux semaines plus tard, la réponse du Polisario arrive au siège de HRW. Elle ne porte pas la signature du « ministre de la Justice » mais celle du « président de la commission des droits de l’Homme ». Ce dernier promet l’annonce de nouvelles concernant uniquement le cas de Maâloma, un sahraouie adoptée en Espagne. Son cas reste cependant compliqué puisque sa libération n’est possible qu’avec le consentement de ses parents biologiques résidant à Tindouf.
La direction du Polisario fait tout pour ne pas revivre les vives protestations qui avaient suivi l’exfiltration de Mahjouba Mohamed Hamdidaf, une ex-séquestrée. En attendant le retour de Maâloma, ses parents adoptifs et son époux ne baissent pas les bras et continuent, avec le soutien de quelques ONG, de presser le gouvernement espagnol pour l’extraire des camps de Tindouf.
Quant aux deux autres, n’ayant pas la nationalité espagnole, leur séquestration est appelée à se prolonger encore. Darya et Najiba sont détenues, respectivement depuis 2 et 3 ans. Mais le record est de cinq ans et il concerne Koria, une femme sahraouie qui résidait autrefois avec sa famille d’adoption à Alicante. Son cas est peu médiatisé. D’ailleurs il ne figure pas sur le communiqué de Human Rights Watch.
Des estimations espagnoles avancent le chiffre de 150 femmes sahraouies interdites de quitter les camps pour retrouver l’Espagne.
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