Il croyait faire une bonne affaire, il se pourrait bien qu'il en ait fait une excellente. Ahmed Ziani, un mécanicien au chômage de Villeurbanne a fait une découverte surprenante au bas d'un tableau qu'il a acheté 700 euros il y a deux ans sur Le Bon Coin.
"Renoir 1864". Auguste Renoir. Une signature découverte grâce à l'œil de lynx de son fils... et bien plus prestigieuse que celle de Joseph Vernet, le peintre dont il croyait avoir fait l'acquisition d'une des toiles. Il pourrait s'agir de "Soir d'été", une œuvre du maître de l'impressionnisme, classée dans les tableaux disparus.
Un conte de fée qui tourne au cauchemar administratif
L'époque, la technique, la finesse de la toile, l'enduit blanc, le cadre de chez Dubourg, les pigments qui correspondent à d'autres toiles de Renoir... les indices se multiplient pour confirmer la paternité du tableau mais le conte de fée qui enthousiasme tant la famille Ziani (pour qui le tableau doit rejoindre le Musée d'Orsay) tourne au cauchemar administratif. Car derrière la belle histoire se cache un chemin de croix. Des piles de courriers avec le ministère de la Culture, la réunion des Musées nationaux et la Fondation Wildenstein, qui fait référence pour l'authentification des tableaux de Renoir. Ahmed a déjà dépensé toutes ses économies, 25.000 euros, pour faire reconnaître officiellement la célèbre paternité de la toile. En vain, pour le moment. Le quinquagénaire déclare même au Progrès : "J’ai peur d’avoir fait tout ça pour me retrouver face à des géants qui vont me faire miroiter une jolie somme et revendre le tableau cinquante fois plus cher. Leur expertise coûte une fortune. Je ne sais plus quoi faire de plus. Il faudrait qu’on m’aide à aller plus loin."