Et si c’était la fin d’un Internet libre?
Aujourd’hui, je souhaite rebondir sur les articles qui ont été publiés mercredi (sur le blackout de
Wikipedia), et hier (celui sur la fin de
Megaupload), et je me suis posé une question : ne serait-ce pas tout simplement le début de la fin d’un Internet libre, et le début des inégalités face à Internet ?
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Faisons de l’anticipation et imaginons un monde où Internet ne serait plus ce qu’il est actuellement, un espace libre.
- Dans ce monde, il faudrait monnayer pour accéder au savoir universel (
Google,
Wikipedia, etc.).
- Dans ce monde, il faudrait monnayer pour pouvoir se distraire (
YouTube,
Dailymotion, etc.).
- Dans ce monde, il faudrait monnayer pour communiquer avec ses proches (
Facebook,
Twitter,
Skype, etc.).
- Dans ce monde, nos faits, gestes et paroles sur les sites seraient encore plus contrôlés (pas le droit d’offenser les autorités sinon sanctions).
- Dans ce monde, une seule effraction (le fait de vouloir apprendre et se distraire) nous fera condamner comme des criminels.
- Au final, dans ce monde, seule une élite pourra accéder à Internet.
Ce qui nous amène aux conséquences :
- Les sites verront leur fréquentation diminuer, et donc finiront par disparaître un à un.
- Beaucoup chercheront des moyens de contourner le système, au risque de se faire condamner sévèrement.
- Les jeunes, n’ayant plus de moyen de s’occuper et de se distraire, traineront les rues et la violence augmentera.
- N’ayant plus accès au savoir, les gens, s’ils ne lisent pas ou ne se renseignent pas, deviendront ignorants.
- Les artistes ne seront écoutés que s’ils passent à la radio ou à la télé.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Revenons à la réalité. Cette dernière phrase mérite une explication. Toutes ces lois, ces interdictions, sont dirigés vers le téléchargement illégal. Mais il faut savoir que si les gens téléchargent, c’est qu’ils n’ont pas forcément les moyens d’acheter tous les albums de leurs artistes préférés, ni les moyens de les voir en concert. Pareil pour les films, tout le monde n’a pas les moyens d’aller au cinéma toutes les semaines. Et puis, sans le téléchargement, ce n’est pas seulement l’industrie du disque qui peut tomber, mais aussi tous ceux qui vendent des lecteurs MP3 et autres appareils du genre. C’est peut-être la crise pour l’industrie du disque, mais ça l’est aussi pour les gens en général. On ne vit plus avec un salaire, on survit. On réserve l’argent pour l’essentiel et il en reste très peu pour avoir des loisirs. On entend souvent parler de fracture numérique en parlant de ceux qui n’ont pas d’ordinateur et qui n’ont pas accès à Internet. Ces personnes n’ont souvent pas les moyens de s’équiper. Mais une fois équipées, comment ces personnes pourront profiter d’Internet si tout est restreint ?
Allons plus loin que le bout de notre nez. Internet est une mine d’information et de savoir pour ceux qui sont isolés du monde urbain, pour ceux qui sont dans des pays qui manquent de moyens et de structures pour apprendre et se distraire. Pense-t-on à eux quand des lois liberticides sont votées ? Les gouvernements se félicitent de voter ces lois, mais oublient l’essentiel : le peuple.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Tout ce que l’on peut espérer, c’est que l’on n’en arrive pas là. Malheureusement, nous pauvres gens, allons continuer à subir le système faute de pouvoir contrer cette tendance, à savoir Internet qui devient de moins en moins libre. Pourtant, pour accéder à Internet, on paye un abonnement. Abonnement qui, au pire des cas, nous servira à accéder à un grand vide…