Poursuivie en diffamation par son ex-employeur pour avoir dénoncé les mauvais traitements à l'IME de Moussaron à Condom dans le Gers, la lanceuse d'alerte Céline Boussié a été relaxée hier par le tribunal de Toulouse. C'est une première. «Cette relaxe est pour moi un grand soulagement, a soupiré Céline Boussié, à sa sortie du tribunal de Toulouse, hier. C'est, d'une certaine façon, la reconnaissance que je n'ai pas menti, pas dit n'importe quoi à propos des maltraitances subies par les enfants et que j'ai dénoncées. Je peux désormais envisager plus sereinement l'avenir même s'il me reste encore à passer devant les prud'hommes pour ma procédure de licenciement qui a débuté en 2014». C'est la première fois qu'un tribunal relaxe ainsi un lanceur d'alerte poursuivi pour diffamation. En 2013, Céline Boussié avait dénoncé dans la presse et auprès de l'agence régionale de santé (ARS) des actes de maltraitance envers les enfants, adolescents et jeunes adultes pensionnaires de l'institut médico-Educatif (IME) Moussaron où elle travaillait en qualité d'éducatrice. Une enquête avait alors été diligentée par l'ARS qui avait conclu en juillet 2013 à de graves dysfonctionnement et à une situation de maltraitance institutionnelle.