Ça m'a pris 30 ans prendre conscience de cette violence, que je subissais pourtant presque tous les jours. La scène se passe à Tadoussac, pendant le festival de la chanson. À la sortie d'un spectacle, des gars, un peu chauds, ou plutôt assez saouls, lancent des «Oh! Check le gars là-bas! Il est vraiment gros! On dirait Ventripotent dans Austin Powers!» Après quelques rires gras, ils crient, juste pour relancer leur fun, des «Hey! Ventripotent! Hey!»
Cette anecdote en est une parmi des centaines. Ma vie a profondément été marquée par ce genre de remarques. Des remarques qui ne venaient pas toujours de la part d'inconnus en état d'ébriété, mais aussi de mon cercle d'amis, de la cour d'école, de ma famille. De mon enfance à... encore aujourd'hui. Si la cadence a diminué, ça n'a jamais vraiment cessé.