[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]DAMAS (AFP) © 2013 AFP Par Rim HADDAD
Le régime et les rebelles en Syrie ont procédé mercredi au plus important échange de détenus depuis le début du conflit il y a 21 mois, à l'issue de laborieuses négociations qui ont abouti à la libération de 48 Iraniens contre 2.135 personnes détenues par le régime.
Vers 15H30 (13H30 GMT), à bord de minibus, les 48 otages, détenus depuis le mois d'août, sont arrivés dans un grand hôtel de Damas, a constaté une journaliste de l'AFP.
Fatigués, en survêtement ou portant des pulls, ils ont reçu des fleurs de lys blanches et embrassé les diplomates iraniens, certains des otages pleurant.
C'est la première fois qu'un tel échange est annoncé publiquement, un geste sans précédent de la part de Damas en faveur de son allié iranien, deux régimes isolés au plan international.
L'ambassadeur d'Iran Mohammad Reza Chibani a indiqué que ses concitoyens avaient été enlevés au sud-est de Damas, sur la route entre l'aéroport et Sayeda Zaineb, un lieu de pèlerinage chiite où est enterrée, selon la tradition, la petite-fille du prophète Mahomet.
Cette région bordant Damas au sud est le théâtre d'âpres combats entre l'armée et les rebelles.
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A Téhéran, le ministère iranien des Affaires étrangères a "salué les efforts déployés par la Syrie, soeur et amie, ainsi que l'aide du Qatar et de la Turquie pour la libération des pèlerins".
"Deux ingénieurs iraniens, travaillant dans le secteur électrique, sont toujours portés disparus en Syrie", a précisé l'ambassadeur d'Iran sans plus de précisions. Il pourrait s'agir de ceux enlevés en décembre 2011 dans la province centrale de Homs.
Egalement présent à l'hôtel, Ezzat Chahine, vice-président de l'organisation humanitaire islamiste turque IHH qui a joué les médiateurs dans cet échange, a indiqué à l'AFP que la libération des otages iraniens avait été périlleuse.
"Ils ont été amenés aujourd'hui depuis la Ghouta orientale. Nous étions en grand danger car il y avait des combats et des bombardements", a-t-il dit à l'AFP.
L'armée syrienne mène dans cette région de vergers à l'est de Damas une opération d'envergure pour tenter d'en déloger les rebelles qui y ont établi leurs bases-arrière.
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A deux reprises au moins, les insurgés avaient menacé de tuer leurs otages si l'armée ne se retirait pas de la Ghouta.
"Les négociations ont impliqué nous, l'Iran, l'Etat syrien et l'opposition armée. L'Etat turc a été aussi partie prenante et nous le remercions pour son rôle. Ceci a abouti à la libération de 2.139 prisonniers", a-t-il ajouté.
Aucune précision n'a été obtenue en revanche sur la manière dont les détenus dans les geôles syriennes ont retrouvé la liberté et dans lequel ils se trouvent.
Auparavant, joint par téléphone par l'AFP depuis Beyrouth, Ahmed al-Khatib, porte-parole du Conseil révolutionnaire de l'Armée syrienne libre (ASL, rebelles) dans la région de Damas, avait confirmé que des négociations sous l'égide de la Turquie et du Qatar avaient abouti à la libération de 2.135 détenus par le régime, dont certaines figures importantes, en échange des Iraniens".
Selon l'ambassadeur d'Iran, ses concitoyens vont rester deux jours à l'hôtel, où ils seront examinés par des médecins.
"Nous n'avons pas encore discuté de la manière dont ils vont quitter le pays mais cela semble difficile par la route. En tout cas, ils tiennent absolument à se rendre à Sayeda Zeinab", a précisé à l'AFP M. Chibani.
"Les négociations ont été longues et ardues", a-t-il dit, remerciant les responsables syriens pour leur "coopération".
"Nous soutenons l'initiative du président Bachar al-Assad, car c'est la bonne voie pour résoudre les problèmes", a-t-il encore dit, en référence au plan de sortie de crise récemment proposé par le chef d'Etat contesté et rejeté par l'opposition et la communauté internationale.
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