Leo Muscato, qui défraye la chronique depuis quelques jours. Vous connaissez tous le scandale : trouvant impensable, à l'ère de la lutte contre les violences faites aux femmes (selon l'expression médiatique consacrée), de laisser applaudir par le public la mort d'une femme, Muscato a transformé le scénario en vue d'épargner Carmen et de tuer un homme à sa place, Don José. Comme si ça ne suffisait pas, il a aussi déplacé l'intrigue dans un camp de Roms, au début des années 1980. La presse quasi unanime lui est aussitôt tombée dessus, criant au ridicule, au politiquement correct et au sacrilège – en oubliant souvent de souligner que l'idée vient en fait du directeur de l'opéra, Dario Nardella, et qu'il convient donc de partager les torts. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Pour Muscato, les retombées de cette affaire sont ambivalentes. D'un côté, il est célèbre aujourd'hui dans toute l'Europe, au-delà du cercle étroit des amateurs d'opéra. De l'autre, il passe partout pour un crétin. Je ne sais pas s'il y a songé, mais l'histoire retiendra que, le premier, il a franchi le pas de la réécriture d'un chef-d'œuvre d'hier au nom des préoccupations d'aujourd'hui. De nombreux écrivains satiriques ont imaginé des récits sur ce thème mais on n'avait jusqu'alors, du moins à ma connaissance, aucun cas concret à se mettre sous la dent (je ne parle évidemment pas des régimes totalitaires, où ce genre de chose était monnaie courante) ; grâce à lui, la réalité rattrape enfin la fiction. Entrer dans la postérité pour avoir franchi le premier le Rubicon d'une ânerie, quelle performance !
Source: Lire LePoint Culture
Pour ma part, je pense que c'est une ineptie de faire mourir l'homme plutôt que Carmen.... Il faut laisser cette œuvre magistrale telle quelle.. c'est un sacrilège.. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] et tout çà au nom de la femme... C'est du n'importe quoi..