À Sedan (Ardennes), un boulanger a récréé le pain militaire. Un succès retentissant au goût d'antan.
Nous la préparons pour vous chaque matin
Il a la croûte dure et épaisse, et le ventre qui sonne comme nul autre. Il a passé une heure dans le four, quand la baguette y reste dix minutes, mais ce sont surtout les saveurs qui se cachent derrière cette miche dense, qui font du poilu un pain différent : la saveur du levain. Christophe Guénard voulait fabriquer son pain le plus naturellement possible. En faisant des recherches, il est tombé sur le pain militaire, sans levure, fabriqué dans des conditions de guerre, puis mené au front. Un pain qui se "méritait" "On est toujours friands de nouveautés, de création", affirme le boulanger dans sa cuisine à Sedan (Ardennes), "mais on oublie un petit peu les bonnes choses qu'on a eues antérieurement. C'est pour ça que j'ai voulu récréer le pain des poilus, qui était un pain qui se méritait. C'étaient les soldats qui avaient droit à ce pain." Ce matin, Christophe et Jérôme avaient préparé 35 pains pour leurs clients. À midi, tout était parti.
Mon mari est un petit fils de boulanger. Il ne faut pas croire que le pain des poilus était un pain de luxe. Du moins à l'époque. C'était le pain qui tenait au ventre, le pain qu'on amenait rassis et qu'on mangeait même dur. Ce qui hier était destiné aux petits, devient aujourd'hui produit de luxe. C'est valable pour le pain, pour les légumes, pour la viande. Si les anciens voyaient le prix du rutabaga ou des bas morceaux aujourd'hui voire du pain, ils seraient stupéfaits.
Lors de la seconde guerre mondiale, c'était le pain blanc qui était privilégié comme luxe. La farine que ramenaient les américains, bien blanche et que nos moulins ne faisaient pas. Le pain bis était un pain pour les pauvres. Aujourd'hui c'est l'inverse.
Le rutabaga par exemple, pendant la guerre personne n'en voulait plus. Aujourd'hui, il fait parti des légumes dits anciens et leur prix est relativement élevé pour des navets.
bé pas tellement par ici comme tous les légumes dits anciens. Effet de mode. Mais comme à la campagne nous sommes nombreux à avoir un potager, nous les cultivons nous-mêmes
Le membre suivant remercie pour ce message :
marie48
Merci pour les 12 ans de "Petite Feuille"
De la part de toute l'équipe de "Petite Feuille" nous vous remercions, vous tous, pour votre participation et votre soutien !