Lundi, le site suédois de partage de fichiers torrent The Pirate Bay publiait une note de blog – qu’on sentait satirique – informant qu’il avait trouvé asile en Corée du Nord. Largement reprise dans les médias dans un premier temps, il semblerait que tout ceci ne soit en réalité qu’un canular.
« C’est une situation vraiment ironique. Nous nous battons pour un monde libre, et nos adversaires sont de gigantesques compagnies aux Etats-Unis d’Amérique, un endroit où la liberté, et la liberté d’expression sont censées être les plus hautes. [...] Qui vient à notre aide ? Un gouvernement célèbre dans notre partie du monde pour enfermer des gens pour leurs idées et pour leur interdire l’accès à l’information.
Nous croyons que cet offre d’un asile virtuel est un premier pas dans le changement de point de vue de ce pays sur l’accès à l’information. C’est un pays qui s’ouvre, et une chose est sûre, il ne se soucie pas des menaces comme les autres pays. Dans ce sens, The Pirate Bay et la Corée du Nord pourraient bien avoir des affinités. »
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Traque au bateau pirateLe ton du billet (signé « Kim Jung-Bay ») et la mise en scène avec un bateau battant le pavillon nord-coréen en page d’accueil ont vite suscité la méfiance. Des hackers se sont donc lancés dans une traque au bateau pirate, comme le rapporte le site Ars Technica.
D’après les premiers résultats de cette enquête informelle, le site pirate aurait effectivement truqué l’emplacement de son hébergement grâce à un « IP Spoofing », une usurpation d’adresse IP.
Un hacker allemand a remonté ensuite la piste jusqu’à Phnom Penh, au Cambodge, avant de valider la thèse d’un hébergement en Europe, probablement quelque part en Allemagne.
Un précédent canular le 1er avril 2007L’objectif de la farce ? Faire parler du site qui vient de perdre l’appui du Parti pirate suédois (son hébergeur) après que celui-ci avait été menacé de poursuites judiciaires par l’organisation locale de défense des droits d’auteur Rights Alliance. Il avait alors trouvé asile chez le Parti pirate de Catalogne et celui de la Norvège.
Ce n’est pas la première fois que The Pirate Bay monte un pareil canular. Le 1er avril 2007, le site avait déjà déclaré s’être réfugié dans l’ambassade nord-coréenne à Stockholm. Peut-être ses fondateurs ont-ils un sens de l’humour quelque peu douteux, mais en attendant, mission accomplie : la toile est saturée d’articles et de démentis.
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