Je me permets la création de ce topic (en espérant ne pas me tromper de section) pour connaître votre avis sur : l'évolution des "standards moraux".
Spoiler:
Dans un premier temps, je vais vous expliquer l'origine de cette interrogation dans mon esprit, puis nous parlerons ensuite du pourquoi des guillemets pour finaliser avec un bilan et le souhait de votre avis. ('taiiin mais comment j'ai trop l'impression de revenir au collège là, avec les "standards" préconisés pour commencer une dissert'! Me demande si ceux-là évoluent aussi avec le temps... Mais bon, c'est un autre débat! )
Il y a quelques jours, je tombais chez mes parents sur un Hors Série "Picsou Magasine" datant de cet été et basé sur la Jeunesse de Picsou
Spoiler:
dessinée par le cultissime Don Rosa. Ca m'a évidemment éveillé des souvenirs et j'ai eu la curiosité de retomber dans ces souvenirs, afin de savoir ce qu'il en était fait à notre époque. J'ai été toujours émerveille par le brio de DOn Rosa qui mélange l'humour, le scientifique, l'ésotérisme et des dessins d'une finesse hautement détaillée comme personne! (petit coup de pub pour DOn Rosa au passage! )
Mais j'ai été aussi intéressé par les commentaires de l'éditeur qui sont faits entre les BD. Sympatiques, enrichissantes et..sans pub(!!), j'ai trouvé qu'ils s'étaient repris d'il y a quelques années, où ils ne mettaient que des pubs et des commentaires gras, ce qui m'avait fait abandonner les Picsou Mag, Super Picsou Géant etc...
Cependant,
un commentaire m'a interpellé. Il se basait sur une BD narrant une histoire d'un zombie poursuivant Picsou et tout le folklore africain de l'époque et sur la censure opérée à notre époque par rapport à l'édition d'origine, datant d'environ 1950.
Spoiler:
Il y avait par exemple : la suppression des grosses lèvres sur les visages africaines, les anneaux dans le nez, les dents en forme de scie sur un sorcier vaudou méchant africain, ce genre.
Et le commentaire de l'éditeur, après l'histoire, met :
"Au fil du temps qui passe, la plupart des standards moraux évoluent, et certaines transgressions autrefois acceptables [...] nous paraissent aujourd'hui insupportables. Faut-il s'en réjouir? Bien entendu!" (comme je cite en partie, il s'agit du Hors-série Collector de Picsou n°43, Les Trésors de Picsou, juillet 2018)
Alors voilà mon interrogation : Pour vous, trouvez-vous normal que l'on change les oeuvres de l'époque simplement car les "standards moraux" évoluent?
Pour ma part, je vais être direct : C'est consternant! J'ai trouvé ce commentaire révélateur de l'évolution de notre société vers le bas et qu'il tend à uniformiser complètement les pensées tout en reniant l'histoire. De plus, j'ai trouvé qu'il insufflait de la haine chez les jeunes. Oui de la haine, car faire une telle différence implique forcément de la discrimination, même si c'est implicite. Attention! Je précise : je n'ai rien contre l'autre de cet éditeur qui me semble plein de bon sens vu la qualité de ce Hors-Série.
Spoiler:
Mais je trouve que c'est révélateur d'une évolution catastrophique de notre société.
Le fait que l'auteur de l'époque ait dessiné ainsi n'est qu'une représentation de la pensée de l'époque. Pourquoi la renier? Le dessinateur ne dit jamais qu'il faut penser ainsi, il ne fait que décrire l'état présent du moment.
De plus, dans cette histoire, il semble de nos jours intolérable qu'un noir ayant des velléités méchantes ait des dents en forme de scie. Par contre dans une histoire après de ce même hors-série, un blanc a des dents dessinées en forme de scie car il a des pensées méchantes. Pourquoi ne pas alors s'offusquer? Cela crée une discrimination pour moi.
Spoiler:
Ca me rappelle un fait footballistique d'il y a quelque temps : A l'époque, l'un des plus grands gardiens de foot du monde était Oliver Kahn, un allemand. Il était surnommé King Kahn, en référence à King Kong. Ses détracteurs lui lançaient des bananes durant le match et personne ne s'offusquait. Dans le même temps, des joueurs africains subissaient le même sort (jets de banane) et là, c'était le tollé. Alors les gens disaient : MAis ça n'a rien à voir! C'est dû à l'histoire, l'esclavagisme, c'est intolérable! Mais un jour, un type a dit, sur ce fait divers : "Ok, c'est en rapport avec le racisme, ce n'est pas bien. Maintenant expliquez moi une chose : comment j'explique à mon enfant de même pas 10ans, pourquoi on peut jeter des bananes à un blanc et pas à un noir et dans le même temps, lui inculquer qu'il faut respecter tout le monde, quelque soit sa couleur?" J'avais trouvé ça très pertinent et mettait le doigt là où il fallait. Bizarrement, il n'y a pas eu de suite à cette question...
Un autre point : Dans ce même Hors-série, il y a une autre BD du géniallissime DOn Rosa mais qui caricature assez méchamment la police. Et là, aucun commentaire pour venir dire que ce n'est pas bien. Je sais, la Police n'est pas appréciée, mais est-ce pour autant qu'on peut la caricaturer si on ne peut caricaturer une race, n'importe laquelle?
Si j'ai mis des guillemets à l'expression "standards moraux" c'est que je trouve cette expression débile, tout simplement.
Je trouve dangereux de vouloir enfouir l'histoire et de constamment faire en sorte que les comportements néfastes influent les comportements bénéfiques et non l'inverse.
Voilà, ce "petit" ( ) discours pour vous demander :
Et vous, trouvez-vous normal que l'on change les anciennes oeuvres sous prétexte que la morale sociétale évolue?
Spoiler:
J'ai trouvé très amusant de mettre en spoiler ce que j'estimais de trop par rapport à ce qu'accepte comme degré d'infos notre société. Notre société a toujours été basée sur la malhonnêteté mais il faut dire qu'actuellement, ça prend des proportions énormes. Et finalement, tronquer notre pensée en fait partie. Avant, les gens acceptaient plus facilement les longs avis détaillés.
En écrivant ce poste, je me suis dis également en me relisant : C'est trop long. Pourtant j'ai posté et clairement à une époque antécédente, ça n'aurait pas gêné et je ne me serais pas posé la question car on aimait partager en détail. Maintenant, c'est du click&play, du texto-staïle, faut parler un minimum, en télégraphe mode finalement, oui-non-ok-pas ok et c'est tout. On suit le mouvement, on s'arrête là, tout en disant qu'on est toujours en mouvement... Fin du spoil
Le membre suivant remercie pour ce message :
Dernière édition par Seyar le Ven 5 Oct - 22:05, édité 4 fois
sauveur
Banni
Merci pour les 12 ans de "Petite Feuille"
De la part de toute l'équipe de "Petite Feuille" nous vous remercions, vous tous, pour votre participation et votre soutien !
Pour revenir aux origines de notre société actuelle, il suffit de remonter à 1968, un certain mois de mai.
Depuis, "Il est interdit d'interdire" !
Depuis "mai 68", plus aucun texte législatif n'a commencé par : "Il est interdit de…". Tous commencent par : "Nul n'a le droit de… si…" !
Première remarque : Puisque nous avons décrété sur les barricades qu'il était interdit d'interdire, donc, "On a tous les droits" !
Pour les plus jeunes, je ne fais que vous remémorer les phrases scandées à l'époques, et qui ont permis l'évolution de notre société jusqu'à nos jours.
Toutefois, vous aurez remarqué que, sitôt dit "Nul n'a le droit de…", comme il faut préserver "on a tous les droits", on ajoute "si...", c'est à dire "sauf si…".
Et alors là, derrière le "si..." se déclinent toute la puissance et le poids de l'appareil juridico-administratif pour imposer les conditions de possibilité, de réalisation, de faisabilité par le citoyen lambda.
C'est ainsi que toutes les prérogatives passées de telle profession ou autre acteur social se sont envolées les unes après les autres. Il est devenu nécessaire de passer dans le gabarit légal, car on ne peut plus exercer quoique ce soit, faire quoi que ce soit, sans être tenu de se soumettre à la Législation en vigueur. Et Dieu sait si elle est complète, complexe, depuis le temps que des spécialistes décortiquent notre vie sociale pour la faire rentrer dans le bocal de l'appareil législatif.
L'état a donc été obligé d'inventer et de développer toute une panoplie de titres correspondant à la pléthore de conditions (obligatoires) pour permettre au lambda de continuer à vivre sa vie privée, professionnelle et même associative.
C'est ainsi qu'ont été distribués durant toutes ces décennies, mais à reculons, des Brevets (à vie), Licences (temporaires), Certificats d'aptitude théorique puis pratique, et autres Mentions, Agréments, Validations, Attestations de stages ou d'aptitude, Reconnaissance de niveau, etc...
Au point que, saturation étant arrivée, l'état s'est rendu compte qu'il s'engageait trop, notamment sa responsabilité. Il a donc décidé de supprimer sa distribution de Brevets ! Et évitant le plus possible les "Autorisations", par exemple. Et allant même jusqu'à ne plus délivrer de titre lui-même en rejetant la responsabilité sur des organismes privés… mais dont le programme de préparation devait être… agréé (évidemment).
Vous noterez, au passage, que ce sont les soixante-huitards (compte tenu de leur âge et non pas de leur appartenance gauche-droite) qui ont accédé aux postes de décisions, nous conduisant à l'état actuel de notre société.
Puisqu'ils sont de plus en plus nombreux à la retraite ou à mourir, on est bien obligé de se poser la question de leur succession aux commandes de notre société. Tiens, voici un Macron totalement inconnu qui a viré la gauche et la droite… La transition sociale démarrerait-elle ?
Et l'évolution de nos standards moraux ?... Ben, ils ont suivi les soixante-huitards, non ?
Au-dessus des nuages, il fait toujours beau !
Le membre suivant remercie pour ce message :
Dernière édition par 70 ans et just married ! le Mer 10 Oct - 21:33, édité 1 fois
70 ans et just married !
Merci pour les 12 ans de "Petite Feuille"
De la part de toute l'équipe de "Petite Feuille" nous vous remercions, vous tous, pour votre participation et votre soutien !
Tenez, histoire de compléter ce qui précède, je soumets à votre réflexion les observations suivantes.
Lorsque quelqu'un dit : "C'est un Français", personne ne trouve à y regarder, à critiquer, et encore moins à traiter cette personne de raciste, etc.
Lorsque quelqu'un dit : "C'est un Algérien", on y regarde de plus près, on est prêt à critiquer, et encore plus à traiter cette personne de raciste, voire de vieux colonialiste ou extrémiste de droite, etc...
Pourtant, d'après le dictionnaire de Français, "un Français est une personne qui habite en France", et un Algérien est une personne "d'Algérie". Vous aurez noté la subtilité de langage de nos académiciens…
Le passé historique reste douloureux et certains mots sont devenus malsains, indécents, voire insultants. Même s'ils existent toujours officiellement.
Histoire de généraliser encore plus, prenez le mot "race". Allez donc parler de quelqu'un en disant qu'il (elle) est de telle ou telle race... Tout de suite, vous passez pour un raciste de première, etc...
Et pourtant, le dictionnaire de Français définit ce mot de la manière suivante :
"...Groupe d'individus qui se distinguent des autres par un ensemble de caractères héréditaires physiques (couleur de la peau) et physiologiques (groupes sanguins, caractères génétiques)..."
"...Catégorie de personnes qui ont le même comportement, les mêmes goûts, les mêmes inclinations..."
Encore un mot pourtant interdit de séjours dans la langue parlée et même écrite, n'est-ce pas ?
Voila donc trois exemples flagrants de l'évolution de nos standards moraux.
Au-dessus des nuages, il fait toujours beau !
Le membre suivant remercie pour ce message :
Dernière édition par 70 ans et just married ! le Mer 10 Oct - 21:35, édité 1 fois
70 ans et just married !
Merci pour les 12 ans de "Petite Feuille"
De la part de toute l'équipe de "Petite Feuille" nous vous remercions, vous tous, pour votre participation et votre soutien !
Et pour en finir avec mon intervention, il convient de se souvenir qu'est une infraction pénale, selon la Loi française, sanctionnée par une amende et de l'emprisonnement, tout "préjugé", exprimé, "portant sur la supériorité d'une race (généralement celle à laquelle on appartient) sur toutes les autres, considérées comme inférieures". Ce qui est la définition du mot "racisme" dans le dictionnaire de la langue française.
On devrait donc pouvoir utiliser librement le mot "race" dès lors que l'on ne commet pas un acte répréhensible définit comme "racisme".
N'est-ce pas ?
Au-dessus des nuages, il fait toujours beau !
Le membre suivant remercie pour ce message :
Bella01
Merci pour les 12 ans de "Petite Feuille"
De la part de toute l'équipe de "Petite Feuille" nous vous remercions, vous tous, pour votre participation et votre soutien !
Oui Seyar, tu as tout à fait raison , il faut laisser les oeuvres dans leur état et respecter l'état d'esprit du passé car ce sont des faits historiques et travestir ces oeuvres au nom d'une certaine morale est stupide et malhonnête..
Exemple:Tintin au Congo pouvait être considéré comme une oeuvre raciste, les sculptures de nus qui choquent les gens et qu'on veut rhabiller dans certains pays..
Quand j'étais petite, j'achetais des "têtes de nègre" , maintenant on les appelle des" masques noirs", alors que les noirs eux-mêmes emploient le mot "nègre"!!
Quand j'étais petite, j'achetais des "têtes de nègre" , maintenant on les appelle des" masques noirs", alors que les noirs eux-mêmes emploient le mot "nègre"!!
Oui c'est vrai qu'on appelais ça comme ça c'est comme l'africain qui du coup est devenu le suisse choco
Le membre suivant remercie pour ce message :
Bella01
Merci pour les 12 ans de "Petite Feuille"
De la part de toute l'équipe de "Petite Feuille" nous vous remercions, vous tous, pour votre participation et votre soutien !
Oui, il faut respecter l'état d'esprit du passé, on ne peut revenir sur le passé, ce qui est fait est fait, je suis d'accord avec Camélia.
Mon beau-père à transmis à mon mari toute sa collection de Tintin, dont Tintin au Congo et je me souviens également que quand j'étais petite nous achetions des grosses meringués avec des pépites de chocolat qui l'on nommaient des " têtes de nègres "
Maintenant, je ne sais même pas comment elles s'appellent, moi de demande une meringue avec des pépites de chocolat, chaque pâtisserie, leur donnant le nom qu'ils veulent.
Le politiquement correct et le langage politicien sont apparus et ont perverti la mentalité et les moeurs de notre société.
Une oeuvre reste une oeuvre. Nous avons étudié Céline au lycée et pourtant le personnage était plus que sulfureux. Son oeuvre n'en reste pas moins exceptionnelle. Nous ne pouvons pas effacer tout le passé. Ce qui a été écrit et créé, ne peut être changé. D'autant moins que le contexte est différent, les mentalités sont différentes. Dans son livre L’école des colonies, Didier DAENINCKX nous raconte la grande mission éducative sur fond de propagande étatique de la France en Afrique et en Asie. On scolarisait les enfants en les maintenant dans un esprit d'infériorité et de soumission. C'est une réalité, on ne peut l'effacer. Mais on peut s'en servir pour une mission culturelle et éducative en montrant justement ce que les moeurs et les idées de l'époque avaient de mauvais. Il faut savoir se tourner vers le passé sans complaisance mais avec toute la clarté que ça requiert pour faire avancer l'humanité.
Pour ce qui est des races, Albert Jacquard nous explique la définition de race au sein de l'espèce humaine
Le membre suivant remercie pour ce message :
Dernière édition par Pestoune le Jeu 11 Oct - 22:59, édité 1 fois