Pendant une heure vingt, trois comédiennes reviennent avec décalage sur des années de conception patriarcale de la gynécologie-obstétrique et partagent des témoignages glaçants.
"Madame, est-ce que vous acceptez que je vous examine ?"
Une gynécologue enfile un gant en plastique bleu. A côté d’elle, la patiente attend, l’air vaguement inquiète.
Citation :
"Eh bien, j’imagine que oui, non ?" "Madame, je m’apprête à insérer un doigt dans votre vagin, ce n’est pas anodin."
La scène est surréaliste, et pour cause : une visite chez le gynécologue commence rarement de cette façon. C’est pourtant par ce dialogue que s’ouvre la pièce Speculum. Une manière de montrer, par l’absurde, que le consentement est bien trop souvent considéré comme allant de soi lors d’une consultation gynécologique, malgré son caractère éminemment intime.
Le corps féminin relégué au rang d’objet d’étude
Propos dégradants et manque d’empathie
La pression monte crescendo. Les comédiennes commencent par aligner les remarques désobligeantes subies par les patientes qui leur ont été relatées. Une telle se voit conseiller d’épiler sa toison pubienne, une autre de mincir, une autre encore se voit reprocher son homosexualité car celle-ci favoriserait les infections sexuellement transmissibles… Puis viennent les violences verbales. Le témoignage d’une jeune femme, venue pour un examen de routine et apprenant en 30 secondes que le bébé qu’elle porte est décédé depuis des jours, est particulièrement glaçant. Espérons que Speculum fasse avancer la cause, et, comme ses autrices l’espèrent, "muscle notre vigilance".....
une pièce de théâtre qui ose parler des traumatismes des visites chez le gyné ! moi ce que je trouve traumatisant justement c’est de devoir aller chez la ou le gyné tout court… d'accord on est bien contentes de les trouver quand on a une vraie pathologie c’est vrai !! mais s’y rendre 50 fois pendant son existence, juste parce qu’on est une femme, la plupart du temps sans problème de santé ... juste pour un contrôle ! on a l'air de trouver ça normal mais cette vision de la féminité me choque ... devenir mère, donner la vie, c’est plus que ça, non ? ça a un sens plus profond à mes yeux que de juste aller écarter les jambes régulièrement devant une gyné et rares les gynés que j’ai consultées ont souvent fait preuve de patience, de psychologie et d’écoute pendant leur consultation ... ça ne change rien à la dimension traumatisante de la chose ! on peut difficilement leur échapper en tant que femmes… j'ai abandonné mes visites à 50 ans ... je m'en porte pas plus mal !