Si la formation des soignants spécialistes du cancer commence à prendre en compte la communication avec les patients et leur ressenti, des mots mal choisis ou des attitudes incomprises peuvent encore choquer.
"Ce chirurgien, je lui en veux", fulmine Léa. "A cause de lui, ma mère a dû cogiter pendant deux mois, vivre dans la peur, comme quelqu'un qui va mourir." La mère de Léa est morte début janvier, à 53 ans, d'une récidive de son cancer du col de l'utérus. Et sa fille a encore en mémoire la façon dont elle a appris cette rechute fatale, deux mois plus tôt. Ce jour-là, il n'y avait plus de place dans le centre qui la suivait habituellement, et où tout s'était toujours bien passé avec les médecins. Elle avait dû se rendre aux urgences d'un autre hôpital. Après des examens, alors qu'elle et sa fille attendaient dans une chambre, "un chirurgien qu'on ne connaissait pas est entré, raconte Léa. Il a dit que cette fois c'était terminé : qu'il n'allait pas nous mentir et que c'était sans espoir." Le moment est pour le moins brutal.
Léa, fille d'une patiente morte d'un cancer
Il imposait des grands silences, en la regardant dans les yeux, pour voir si elle allait pleurer. Elle était outrée qu'il ne demande pas son accord pour que j'entende ça.
Car il y a bien eu, ces dernières années, une prise de conscience du problème dans le milieu médical. Victime d'un premier cancer du sein en 2000, Marie-Christine a connu une récidive quinze ans plus tard. "J'ai pu constater – même si cela dépend sans doute des services – que la prise en compte de la personne était devenue plus importante", témoigne-t-elle
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Pensez-vous que le médecin doit tout dire à son patient ou bien doit-il cacher une partie du diagnostic pour ne pas faire souffrir son patient ?
Je ne pense pas qu'un médecin doive cacher au patient une partie du diagnostic. Mais ainsi que le développe cet article fort intéressant au demeurant, le problème n'est pas de tout dire ou de ne pas tout dire mais de la manière dont c'est dit. Les mots, les phrases utilisées c'est ça qui est important. Tout comme il est important que les médecins considèrent leurs patients comme des êtres humains avec leur caractère, leur sensibilité et pas uniquement comme un dossier qui s'ajoute à beaucoup d'autres. Que les patients soient traités avec humanité c'est ça qui devrait être prioritaire. Malheureusement, ce n'est pas toujours le cas...
Un médecin est un homme ou une femme lui aussi. C'est aussi difficile pour lui d'énoncer le diagnostique que de le recevoir pour les proches. Y a t'il une bonne façon de l'annoncer ? Je ne crois pas. Apprendre qu'on va mourir est un choc. Mais cela permet de se préparer. Il y a des choses à faire, des choses à dire avant le départ. C'est important, même si les proches ne s'en rendent pas compte, de donner l'opportunité au malade de se mettre en règle.
Il regardait dans les yeux comme pour voir si elle allait pleurer, dit l'article. Non il la regardait dans les yeux pour lui dire qu'il se sentait concerner, pour être sûre qu'elle a bien compris. Vous ne pouvez pas imaginer le nombre de personne qui n'entendent pas le diagnostique prononcé par le médecin. Qui font un blocage, un mur pour ne pas être touché par la nouvelle. Puis qui, quand il réalise leur état, reproche au médecin de ne pas l'avoir dit.
C'est très compliqué.
Elle était outrée qu'il ne demande pas son accord pour que j'entende ça.
Ce qui est inquiétant dans cette phrase c'est le besoin de la patiente de protéger sa fille. C'est elle la malade. C'était à elle de pouvoir se reposer sur sa fille. Ce qui démontre que cette fille qui se plaint, était assez immature pour que sa mère pense à la protéger d'un choc qu'elle aura forcément du affronter. Autant que ce soit dans le cabinet du médecin qui pourra répondre aux questions qui se poseront sur la meilleure gestion des suites de cette maladie avant l'échéance finale
Le membre suivant remercie pour ce message :
Bella01
Merci pour les 12 ans de "Petite Feuille"
De la part de toute l'équipe de "Petite Feuille" nous vous remercions, vous tous, pour votre participation et votre soutien !
Un médecin est avant tout un être humain. Certains patients ne sont pas prêts a entendre certaines choses, il faut du temps, de la patience et parfois il ne sera jamais possible de leur dire.
D'autres, au contraire, veulent connaître la vérité et savoir ce qui va se passer au fur et a mesure du traitement choisi.
C'est très difficile pour un médecin, même après des années de pratique de déceler ce que peut ou ne peut entendre un patient.
Je ne pense pas qu'ils soient indifférents, ces situations sont difficiles a gérer, pratiquement au cas par cas.
Beaucoup de progrès ont été faits sur la douleur, le dialogue entre les médecins, les patients et les familles, les choses avancent lentement, mais elles avancent.