Comment réinventer notre rapport au politique ? Comment articuler les différentes formes d’engagement ? Pourquoi entrer dans le jeu démocratique de l’élection ? Claire Nouvian, dans cet entretien, explique pourquoi elle a quitté la posture de l’observatrice pour faire face aux périls fasciste et écologique.
Reporterre poursuit une grande série d’entretiens de fond avec celles et ceux qui renouvellent la pensée écologique aujourd’hui. Parcours, analyse, action : comment voient-elles et voient-ils le monde d’aujourd’hui ? Aujourd’hui, Claire Nouvian, présidente de l’ONG Bloom pour la conservation des écosystèmes marins, et cofondatrice du mouvement politique Place publique.
Reporterre – D’où vient votre appétence pour l’écologie ?
Claire Nouvian — J’ai grandi en Algérie, où on passait nos week-ends à la plage, à pêcher, à jouer avec les animaux marins. L’hiver, on partait dans le désert chercher des fossiles et guetter les scorpions. Au contact de la nature, j’ai développé une curiosité intellectuelle pour le vivant. Aujourd’hui, les enfants qui vivent en ville sont effrayés par des mouches… c’est dingue !
Dans les années 1990, je suis partie avec mon mari en Argentine, où j’ai découvert la « grande nature » : les toucans, les condors, les baleines. Quelle émotion ! C’est ce qui a forgé mon envie de faire du documentaire scientifique et animalier.
Quelles sont les sources de votre engagement ?
J’ai constitué une conscience écologique et scientifique au contact des chercheurs rencontrés pour mes documentaires. Ma prise de conscience est montée comme le niveau de l’eau actuellement : petit à petit, mais très sûrement. Pas seulement sur le changement climatique et la pollution, mais surtout sur la destruction des habitats. Quand on travaille en Afrique, c’est vraiment tangible.
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J'adhère à ceci : je cite "réinventer un autre discours, une autre narration, fondé sur la mutualisation, sur la conscience, sur la valorisation des liens plutôt que des biens, sur la liberté aussi."
Je crois que l'avenir sera communautaire ou ne sera pas. Je ne vois aucune autre alternative. La politique capitaliste et mondialiste a montré ses limites et surtout son échec. On ne peut pas continuer de laisser populisme et nationalisme prendre le dessus. C'est un enfermement dangereux.
Stop aussi avec le consumérisme, le vouloir toujours plus.
Un article intéressant pour une femme engagée. J'aime sa façon de voir les choses. On ne peut plus continuer à vivre comme on le fait. Il va falloir opérer un changement d'urgence. Et ça en passera forcément par de la souffrance et des sacrifices mais de toute façon l'avenir que les politiques nous propose, n'amène rien d'autre.
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