« Trop bon trop con » est-il devenu un synonyme d’être gentil ?
L’indiscrétion de vos voisins vous pousse à l’excès ? L’incivilité des automobilistes vous fait jurer ? La promiscuité dans les transports en commun vous rend blasé ? La vie de tous les jours est loin d’être un long fleuve tranquille, surtout lorsqu’il s’agit de vivre en communauté. Il n’est pas rare de s’entendre dire : « l’Enfer, c’est les autres ! ». À l’ombre de tout ce fracas, la gentillesse a perdu ses lettres de noblesse, voire pire, elle est dénigrée au point d’être perçue comme un signe de faiblesse.
« Trop bon trop con » est-il devenu un synonyme d’être gentil ? Bien souvent, nous croyons qu’il vaut mieux être battant, égoïste et sans état d’âme pour sortir son épingle du jeu. Bon sang, sommes-nous condamnés à devoir « jouer des coudes » pour se faire respecter ?
« J’ai peur de cette société axée sur la compétition et la concurrence, cette société qui ose nous dire : vous devez être des gagnants ! Mais qu’est-ce qu’un gagnant sinon un fabricant de perdants ? Je n’ai pas le droit de fabriquer des perdants… » revendique Albert Jacquard.
Dans ce contexte social anxiogène et déséquilibré, la gentillesse est malmenée. Elle est souvent interprétée comme une forme de soumission, et fatalement associée à l’image du perdant. Aujourd’hui, le « gentil » est devenu, malgré lui, le manipulable et le simple d’esprit. « Tu seras bien gentil de faire ceci » est une formule de politesse déguisée derrière un sourire dédaigneux. Dans le liste des qualités requises, « gentil » n’est plus consenti, mais équivaut à confesser : « je n’ai rien trouvé de mieux à son sujet ».
Il est grand temps de redorer le blason de la gentillesse car elle est plus que jamais nécessaire.
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La gentillesse est pour moi la condition sine qua non de la bonne entente en société. Celle qui permet aux gens de s'écouter, de s'entraider, d'être tout simplement une présence
Alors bâtirons nous une société gentille et pas gentille ?
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Lilly89
Merci pour les 12 ans de "Petite Feuille"
De la part de toute l'équipe de "Petite Feuille" nous vous remercions, vous tous, pour votre participation et votre soutien !
Pourtant, la gentillesse permet de s’ouvrir aux autres et de tisser un idéal social, celui de la paix. Bien entendu, il n’est pas question de se plier en quatre pour exaucer les désirs du monde entier. « Pour être librement gentil, il faut avoir le choix de ne pas l’être » explique le psychiatre et psychothérapeute Frédéric Fanget. Autrement dit, la gentillesse est un choix comportemental.
Ce passage de l'article résume exactement ce que je pense. Et c'est vrai qu'aujourd'hui, être gentil signifie trop souvent "trop bon, trop con" alors qu'elle est à la base d'une société harmonieuse. On en est loin....
La gentillesse est devenue synonyme de niaiserie alors qu'elle est présence à l'autre . Nous sommes biberonnés avec des phrases du genre ' je pense donc je suis" comme si c'était la panacée , la vérité universelle, comme s'il suffisait de penser ! Mais si personne n'est là pour m'écouter ,pour m'entendre , j'ai beau penser , je ne suis rien , je n'existe donc pas, la preuve que j'existe c'est l'autre qui me la donne . La présence à l'autre est donc primordiale et si cette présence est de générosité , de tendresse , d'écoute , elle fait des ruisseaux qui feront des rivières qui feront ....
J'aime beaucoup et je plussoie ta façon de penser Smara.
Nous n'existons qu'en étant en interaction avec l'autre. Cette même interaction développe notre intelligence et pas seulement intellectuelle. Mais aussi notre intelligence sociale, spirituelle ainsi que notre intelligence de coeur, celle qui amène à la gentillesse. Il faut de l'intelligence pour développer son humanité car cela implique une ouverture aux êtres.
C'est aussi ce que je pense Pestoune . Cette intelligence dont tu parles ne se mesure pas par ces tests de QI , pourtant c'est la seule capable de nous sortir du marasme dans lequel nous coulons .