Le monde du libre-échange n'est pas parfait mais offre un bel avenir
Eric Le Boucher — 30 juillet 2019 à 9h02 — mis à jour le 30 juillet 2019 à 9h38
Le commerce international souffre d'une mauvaise réputation, il est pourtant le meilleur système disponible.Les temps changent et ils changent en bizarre, sinon en mal. Il y a cinquante ans –tout juste hier donc– la gauche était mondialiste, la jeunesse était voyageuse, l'avenir du monde était imaginé comme de plus en plus ouvert et de plus en plus multiculturel. Dans les rues, les défilés chantaient: «L'Internationale sera le genre humain.»
Que se passe-t-il pour que les un•es et les autres vantent aujourd'hui le local et la ZAD, condamnent le libre-échange, les accords commerciaux et l'avion?
Comment et pourquoi ce rétrécissement géographique et philosophique de l'avenir humain, ce repli sur soi, ce regard rétro?
Découvrir et échanger étaient des verbes positifs, ils ont laissé place à défendre et sauver. Il faut défendre son emploi, son pouvoir d'achat, sa région, ses habitudes, ses valeurs, sa zone, sauver le climat, la biodiversité, la planète.
Le virage au rond-point, en forme de U-turn, peut se comprendre à l'examen superficiel des choses.
Les enjeux mondiaux, l'environnement, l'immigration, la technologie, sont déclinées par les Arts sur le mode catastrophiste: on va tout perdre, être envahis, griller sur place. Stop!
Les faits sont pourtant bien plus optimistes. Les importations par exemple. Pourquoi, lit-on et relit-on, que faire venir de la viande de Nouvelle-Zélande au lieu de consommer le bon agneau local est émettre du CO2 inutilement dans l'atmosphère?
Le libre-échange, assène Nicolas Hulot, est la cause première du réchauffement. Cela paraît tellement évident, non? Et bien non, le bilan carbone d'un agneau élevé en plein air sur de l'herbe au bout du monde, fût-il ensuite transporté en cargo, est probablement inférieur à celui du mouton en batterie chauffée dans la ferme d'à côté. L'évidence n'est pas celle qu'on croit.
Le libre-échange, Nicolas Hulot, Yannick Jadot and Co, n’est responsable que d’une fraction très mineure des émissions mondiale de CO2.
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