Les dettes des États explosent, c'est vraiment grave docteur ?Philippine ROBERT Publié le 27/08/2019 à 11h39 Mis à jour le 27/08/2019 à 14h28
Avec la baisse des taux d’intérêt, la dette est perçue comme moins dangereuse par de nombreux experts.
Certains la jugent même souhaitable.
Pourtant, elle reste à manier avec précaution.
Les cigales ayant chanté tout l’été devront-elles forcément se trouver fort dépourvues quand la bise sera venue ?
Jusqu’à présent, si l’on excepte une poignée de forcenés de la dépense, l’immense majorité des économistes répondaient oui, sans hésitation.
S’endetter un peu, c’était bien, indispensable même pour financer les investissements et nourrir la croissance de demain.
Mais au-delà d’une certaine limite,cela ne pouvait qu’aboutir à une catastrophe, le désastreux exemple de la Grèce était là pour nous le rappeler.
Et tout le monde était d’accord pour estimer qu’avec une ardoise équivalente à près de 100% de son PIB, notre pays, comme d’ailleurs beaucoup d’autres, avait largement atteint ce seuil fatidique.
Le surendettement de nombreuses entreprises, chargées de montagnes d’obligations à rembourser, ne laissait pas non plus d’inquiéter les spécialistes. Le monde avait peur. Et puis voilà que subitement, il y a quelques mois, cette belle unanimité a commencé à se fissurer.
C’est Olivier Blanchard qui, le premier, a mis un pied dans la porte.
En janvier dernier, à la stupeur générale, l’ancien chef économiste du Fonds monétaire international (FMI) –une institution pas franchement connue pour son amour démesuré de la dépense publique– a fait savoir qu’à son avis, continuer d’emprunter à tour de bras ne serait «
peut-être pas une si mauvaise chose».
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