Durant la période médiévale les chevaliers les plus fortunés recouvraient de fourrure d’hermines leurs boucliers. Afin d’amortir les heurts des épées. Les croisés bretons arboreront un drapeau blanc orné d’une croix noire. En héraldique, une hermine désigne une moucheture noire sur fond blanc. Rappelant ainsi le pelage hivernal du gracieux mustélidé. L’animal symbolise de longue date, le courage, la noblesse, la pureté. C’est pour cette raison que les membres les plus éminents du clergé et de la justice revêtaient autrefois des robes aux cols d’hermine. La jeune Alix – Duchesse de Bretagne (1201 – 1221) épouse en 1214 Pierre Mauclerc de Dreux (1187 – 1250).
N’étant que le cadet de la famille, il ne peut faire usage des armoiries de son illustre ascendance et se voit donc contraint d’adjoindre une brisure herminée noire et blanche, au blason des Dreux. C’est ainsi que durant plus de cent années, les Princes bretons arboreront les armes des Dreux : un échiqueté d’or et d’azur, brisé par un champ d’hermines plain.
En 1312, Jean III (1286 – 1341), accède au trône ducal.
Il modifiera en 1316, ces armoiries par un simple blason d’hermines plain. En l’hiver de l’an de grâce 1327, Jean s’en revenant d’une chasse fut témoin d’une scène pour le moins édifiante. Un groupe de paysans avait aculé au bord d’un ruisseau aux eaux troubles une hermine au blanc pelage. Celle-ci, pour une raison inconnue (les hermines sont bonnes nageuses) faisait audacieusement face à ses agresseurs. Jean conclut que le délicat animal préférait mourir plutôt que de souiller sa fourrure immaculée. Le Duc demanda immédiatement sa grâce et associa à l’emblème de la Bretagne cette noble devise : Plutôt la mort que la souillure *. Cette fable, plus souvent attribuée à Anne de Bretagne (1477 – 1514) est aussi parfois allouée à Alain II – Barbetorte (900 – 952) ou bien encore à Conan Mériadec (IVe – Ve siècle).
C’est au duc Jean IV en 1381 que nous devons la création de l’Ordre de l’Hermine.
L’insigne de cet ordre est une parure d’or et d’argent symbolisé par une hermine passante arborant une écharpe à mouchetures. A ma vie en est la devise. De nos jours encore, l’Ordre de l’Hermine distingue ceux et celles qui œuvrent ou ont œuvrés pour le rayonnement de la culture bretonne.