"François Hollande, inspirez-vous des fables de La Fontaine!"
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Paris, le 4 novembre,
Sire,
Vos sujets ont l'outrecuidance de vous presser de changer: une écrasante majorité d'entre eux brûle des cierges à des fins de vous faire conduire une autre politique.
Souffrez, Sire, que je me prenne de souligner que vous seul êtes l'objet de leurs suppliques. L'on observe d'ailleurs qu'ils ne sont guère embéguinés par un changement de grand chambellan, voire même par un remaniement de votre cabinet. Tout comme s'ils étaient résignés, vaincus, abattus, mortifiés, saisis à la gorge par l'étouffante crainte de ne point voir une issue, un salut, une rédemption, une délivrance.
Donc c'est à vous seul, Sire, qu'échoit le devoir de mener le royaume vers des cieux plus cléments. Qu'adviendrait-il si vous ne tiriez pas d'enseignement de ce que vous rapportent vos séides, vos gens d'armes et vos mages?
Eh bien, Sire, daignez pour une fois lire votre avenir dans une des fables de Monsieur de la Fontaine, malicieusement intitulée: Jupiter et les tonnerres. Cette délicieuse fable pourrait, si vous condescendiez à vous en inspirer, vous suggérer une réponse qui, je me dois cependant de vous l'avouer, n'aurait guère l'heur de vous plaire. En voici donc un extrait:
"Jupiter, voyant nos fautes,
Dit un jour du haut des airs,
Remplissons de nouveaux hôtes
Les cantons de l'univers,
Habités par cette race
Qui m'importune et me lasse".
Daignez, Sire, que l'on ose vous comparer au dieu de l'Olympe. Vous ne jetez pas les foudres, vous ne vouez pas au Styx, et vous ne clamez pas, du haut de votre nuage:
"Race que j'ai trop chérie,
Tu périras cette fois".
Se pourrait-il que vos sujets vous le reprochent? Voudraient-ils la foudre à la place des meringues? Vous peindraient-ils en Jupin tout puissant, régnant sur une Olympe toute à votre dévotion? Pardonnez, Sire, cette effronterie qui court par monts et par vaux qui assène que votre Olympe est aussi mal troussée qu'une mauvaise comédie bouffe.
N'avez-vous donc pas songé à changer de sujets?
Vos sujets vous pressent de changer. N'avez-vous donc pas songé à changer de sujets? Vous seriez à n'en point douter, délivré des quolibets, des railleries et moqueries qui vous font tant de mal.
Laissez, Sire, cette satanée marquise vous souffler l'idée de vous inspirer de la morale de certaines fables de Monsieur de la Fontaine. L'une d'entre elles, Les grenouilles qui demandent un roi vous siérait tout bonnement, même si elle vous condamnait à n'être que le roi des batraciens. Mais il vous faudrait recourir à un puissant sortilège pour changer ainsi vos sujets en grenouilles. Et, pour votre grand malheur, tout laisse à penser qu'elles ne tarderaient pas, elles aussi, à se plaindre à Jupiter qui ne vous tient guère en son coeur: vous dirait-il alors: