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Les dystopies EmptySujet: Les dystopies Mar 1 Juin - 11:36Message n°1sur la page N°1

(Un petit sujet sur un de mes genres préférés Very Happy )

Qu'appelle t-on une dystopie ?

Une dystopie est un récit de fiction dépeignant une société imaginaire organisée de telle façon qu'elle empêche ses membres d'atteindre le bonheur. L'auteur entend ainsi mettre en garde le lecteur en montrant les conséquences néfastes d’une idéologie (ou d’une pratique) présente à notre époque

Par extension, on appelle aussi dystopie toute œuvre d'anticipation sociale décrivant un avenir sombre.

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Petite présentation :

Même si le genre dystopique nait vraiment à la fin du XIXème siècle (H. G. Wells, La Machine à explorer le temps), elle a vraiment pris son envol au milieu du XXème

En plein dans la mouvance de Science-fiction, il faut dire que la dystopie d'il y a 50-60 ans était un genre plus sympathique quand on n'avait pas l'impression de vivre dedans... Ce qui n'est plus forcément le cas aujourd’hui

Beaucoup d'aspects des sociétés décrites dans ces romans à l'époque, beaucoup d'avancées technologiques sont désormais devenus une réalité : la recherche et la transformation du génome humain, l'utilisation des drogues/médicaments pour se soigner, la surveillance H24 (coucou Google, coucou les cartes de crédit, ...), la société de consommation qui se change petit à petit en société d'utilisation, ...

D'ailleurs, malgré il y a quelques années l'édition de plusieurs oeuvres dystopiques qui ont eu un réel succès auprès des jeunes (comme "Hunger Games" ou "Divergente", ...) on a des articles qui aujourd'hui nous expliquent qu'une partie des jeunes générations est mal à l'aise devant "1984", au point d'en faire un rejet :

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Quand on revoit aujourd'hui des oeuvres dystopiques, que ce soit en littérature ou dans le 7ème art nous sommes en effet forcés d'admettre que toutes les technologies sont aujourd'hui en place, ainsi que la mentalité pour les faire advenir (Par exemple dans "Bienvenue à Gattaca" où l'on évoque le décodage du génome ou le traitement automatique de l'information par "Big Data")

Peut-on se dire que la réalité est en train de devenir la dystopie (ou est-ce qu'elle l'a toujours été ?) ?

C'est pour cela que ce genre qui dans le passé était à 100% a ranger dans la "science-fiction" parait de moins un moins une fiction, et que par effet, il nous fait réfléchir sur notre société, son évolution et la place de l'individu dans celle-ci

Quelques oeuvres :

Parmi les oeuvres dystopiques les plus connues on peut citer des monuments tels "1984" d'Orwell, "Le meilleur des mondes" d'Huxley, "Un bonheur insoutenable" de Levin ou même "Farenheit 451" de Bradbury

On peut mettre dedans la plupart des Philip K. Dick et leurs dérivés cinématographiques : "Blade Runner" (Ridley Scott, 1982), "The Truman Show" (Peter Weir, 1998), "Minority Report" (Steven Spielberg, 2002), "Paycheck" (John Woo, 2003) — ainsi que le cyberpunk qui en découle.

Comme best-sellers, on peut citer aussi Stephen King avec "Running Man", Margaret Atwood avec "La Serveuse écarlate"

Et comme déjà écrit, le genre a inspiré d'autres supports comme le 7ème art ("Bienvenue à Gattaca", "Time Out",...) ou en BD ("V pour Vendetta", qui a aussi eu le droit à son film)

Si je devais vous présenter deux oeuvres  :

Je ne peux pas ne pas finir la présentation de ce sujet avec deux oeuvres qui pour moi sont significatives, dans des genres différents :

La première est "Un bonheur insoutenable" d'Ira Levin. C'est pour moi la meilleure des dystopies qui ait été écrite.

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Synopsis :
Dans le futur, les nations ont aboli les guerres et la misère. Mais à quel prix ? Gouvernés par un ordinateur géant, les hommes sont - à l'aide d'un traitement hormonal mensuel adéquat - uniformisés, privés de toute pensée originale.

Dans un univers où chaque individu n'a le choix qu'entre 4 prénoms suivi d'un code chiffré le jeune Li RM35M4419 va hériter de son grand-père d'un étrange cadeau : un surnom, Copeau.

Ce sera le début pour lui d'une odyssée qui va l'amener d'abord à s'accepter en tant qu'individu, puis à la révolte. Il n'est heureusement pas seul, d'autres ont décidé de se rebeller. Mais seront-ils assez forts pour lutter contre Uni, le super-cerveau informatique de cette humanité déshumanisée ?

Avis :

Pour moi c'est LA dystopie ultime, qu'on devrait ranger au même rang que les cultissimes "Le Meilleur des mondes" et "1984", mais ce qu'elle a en plus c'est qu'elle est plus accessible, et plus optimiste dans sa façon de voir les choses. Avec son histoire accrocheuse pleine de suspens, son univers laisse au lecteur tout le loisir de se plonger dans les réflexions qu'il amène.

C'est donc l'histoire de "Copeau", simple citoyen dans un futur où toutes les nations sont désormais gouvernées par un ordinateur géant enfoui sous la chaîne des Alpes. Les humains sont programmés dès leur naissance -du moins ceux qui ont été autorisés à naître - et sont régulièrement traités par des médicaments qui les immunisent contre les maladies, mais aussi contre l'initiative et la curiosité. Copeau va redécouvrir les sentiments interdits et d'abord l'amour. Il s'engage alors dans une lutte désespérée contre ce monde trop parfait, inhumain, qui accorde, certes, le bonheur à tous... mais un bonheur devenu insoutenable parce qu'imposé.

Cette œuvre a toutes les facettes d'un très bonne dystopie et est même très intrigante dans le fait que l'auteur décrit une société dont la notre tend à s'approcher.

Ira Levin a terminé l'écriture de ce roman en 1969, soit bien avant Internet, bien avant la publicité de masse et la télévision abrutissante du soir, et pourtant tout y est : Les médias, l'utilisation de la médecine pour améliorer l'Homme, la société de consommation qui se modifie, passant d'une société de possession à une société d'utilisation (Aujourd'hui tout se dématérialise et/ou se loue de plus en plus...), les GPS qui peuvent dire H24 où nous nous trouvons...

L'univers est très bien décrit, les personnages sont solides et bien amenés. Le suspens est intelligemment ménagé, le tout sur un bon rythme avec une trame très fournie (aventure, amour,...)... Tout cela contribue à ce que le lecteur soit scotché au roman.

Pour moi c'est un livre incontournable que je ne cesserai de recommander autour de moi. Un roman avec une histoire fantastique hyper prenante. Une dystopie qui est devenue tellement actuelle et qui nous fait réfléchir sur la place de l'humain dans la société, et de la place pour chacun de suivre ses propres désirs. Est ce que notre société et les facilités qu'elle apporte nous rend vraiment heureux ? Sommes nous totalement libres ?

Alors qui va gagner au final ? Le petit Copeau qui va se rebeller ou UNI le super-ordinateur qui contrôle tout ? Je vous laisse la surprise Wink


La deuxième est un roman plus récent "L'année du Lion" de Deyon Meyer

Je vous la présente pour plusieurs raisons. Déjà ce roman m'a énormément plu. D'autre part il permet comme je l'ai indiqué au tout début du sujet de présenter un autre style de dystopie (on appelle aussi dystopie toute œuvre d'anticipation sociale décrivant un avenir sombre, et non seulement celles où laquelle une société empêche ses citoyens d'accéder à la liberté et/ou au bonheur)

Et puis l'histoire de ce roman, écrit en 2016, a comme source un virus mortel qui s'etend à toute la population mondiale. Quelque chose qui forcément nous fait écho 5 ans plus tard, dans le contexte actuel de la pandémie de Covid19

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L'histoire :

Un virus mortel appelé "La Fièvre" a décimé la population, à peine 5 % ont survécu et parmi eux, plusieurs sont morts dans le chaos qui a suivi.

Un homme Willem Storm, et son fils sont parmi les rescapés. Mais Willem ne va pas se contenter que de survivre. Il va inviter les gens à se joindre à lui pour fonder une nouvelle communauté. Avec le groupe qu'il réunit, il devra faire face à de nombreuses difficultés : famine, conflits entre les personnes, attaques de pillards, etc.

Commentaires
:

On suit le roman avec l'oeil du narrateur : Nico, le fils de Willem. Il raconte sa vie d'adolescent qui porte un regard sur son père. Des sentiments en montagnes russes : de la vénération devant cet homme hors du commun à la haine lorsqu'il découvre les faiblesses de cet homme ordinaire.

Ce thriller post-apocalyptique dans un monde désormais dévasté, apporte beaucoup de réflexions intéressantes : Sur l'écologie, sur la place de l'Homme, sur la politique, ainsi que sur les comportements humains qui peuvent déraper vers une certaine animalité...

Le sujet est passionnant : Comment peut-on entre personnes d'horizons et de sensibilités différentes cohabiter afin de construire une micro société qui ne renouvellera pas les erreurs du passé ? Pourquoi certaines personnes se comportent comme des bêtes alors que d'autres tentent de rétablir une humanité ? Est ce que nos modes de consommation font que notre société telle que nous la connaissons est vouée à l'échec ? (Question qui nous interpelle forcément avec l'épidémie actuel du Covid19)

J'ai bien aimé ce roman, le background est excellemment posé (l'auteur a d'ailleurs fait appel à plusieurs spécialistes, dont des virologues pour se documenter), et l'histoire se lit facilement. D'ailleurs parfois je n'avais pas l'impression de lire un livre, mais de regarder un film tellement la lecture était fluide (notamment une scène qui me rappelait clairement l'univers de "Mad Max")

Je n'aurais qu'un seul bémol : Même si elle est surprenante, ce n'est pas la fin que j'attendais. Mais je ne vais pas spoiler. Et puis les goûts et les couleurs ...

Voilà voilà ...(j'en ai fini avec ce très long message  lol! )

Et vous, est-ce que le genre vous intéresse, ou vous interpelle ? Qu'est-ce que cela vous inspire ?

En lisez-vous ? Ou avez-vous prévu d'en lire ?
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Les dystopies EmptySujet: Re: Les dystopies Mar 1 Juin - 12:08Message n°2sur la page N°1

IbelieveIcanfly a écrit:
Et vous, est-ce que le genre vous intéresse, ou vous interpelle ? Qu'est-ce que cela vous inspire ?

En lisez-vous ? Ou avez-vous prévu d'en lire ?


Je suis fan de Buzzati .... Le K est le premier recueil de nouvelles de Buzzati que j'ai lu après avoir dévoré le désert des Tartares.... On y trouve d'emblée, à travers de nombreuses nouvelles toutes différentes, l'univers de Dino Buzzati ... je l'ai découvert il y a quelques années maintenant, un livre que l'on m'a offert ! Il offre des récits qui entrainent l'imaginaire  .....


Le fantastique est ma lecture préférée , subtil comme "le geste d'Eve" de Troyat


Pour commencer je vous parle de ce livre "le geste d'Eve" de Troyat  un chef œuvre de la petite littérature qui est géniale !!

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Qu'est-ce qu'elle fait, Ève?

Elle poinçonne des tickets de métro. Geste banal ? Non, geste envoûtant qui va conduire un P.D.G. aux limites de l'amour et de la folie.

Les autres personnages de ce livre étonnant ne sont pas moins étranges. II y a la manucure qui se fait épouser par le plus difficile de ses clients et vit avec lui des jours d'or, de soufre et de soie; l'affreux philanthrope aux initiatives malheureuses; l'homme solitaire puis rêve d'un enterrement de patriarche; le couple bizarre qui révolutionne la Salle des Ventes de Versailles; l'obsédé du marbre pour qui la chair même n'est belle que veinée; d'autres encore...

II y a surtout l'immense talent d'Henri Troyat, chatoyant, fascinant, qui se souvient ici qu'il est Russe et que les histoires les plus invraisemblables ne sont pas forcément les moins vraies.


des nouvelles se suivent et ne se ressemblent pas. Petits bouts d'existence mis bout à bout pour dresser le portrait d'une humanité simple. Ce sont les histoires extraordinaires de gens simples que l'on ne remarque pas. Je suis sous le charme de du style de l'auteur: légèreté, finesse et simplicité. Je le recommande à tous.


Je reviens à Buzzati  Smile cet auteur Italien que j'aime ... je vous propose "Le K"  un délice qui vous entraine dans l'imaginaire  Smile


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L'histoire du K, qui donne son titre au recueil, contient tous les thèmes familiers à Dino Buzzati, l'auteur du Désert des Tartares, et définit parfaitement un art où le merveilleux et l'humour se mêlent à l'observation lucide avec une maîtrise que confirment les cinquante autres récits suivants.

Une sensibilité exacerbée, un sens aigu de la justice, un certain pessimisme aussi donnent une résonnance poignante au Compte, à la Petite Circé, à L'Ascenseur, au Veston ensorcelé, par exemple.

Le fantastique de Buzzati est étroitement accordé à l'air de notre temps et aux préoccupations du jour : la guerre mondiale, la dictature, le mal de la jeunesse et la solitude, comme en témoignent Chasseurs de vieux, La Leçon de 1980 ou Suicide au parc et L'Arme secrète.

Journaliste, Dino Buzzati avait le sens de la formule, la capacité d'écrire court, un don pour la chute... Satiriste, il faisait son miel des faits divers, qui lui inspiraient des contes cruels, mêlant réalisme, anticipation à court terme et insolite...

Son fantastique, métaphore des travers humains, nous offre une image dérisoire du pouvoir, de l'argent, des honneurs... Buzzati dépeint fréquemment des hommes qui, trop tard, découvrent qu'ils sont passés à côté de l'essentiel, tel le personnage de Et si ?, qui s'aperçoit qu'il a négligé l'amour. Dans Le K, le récit qui donne son nom au recueil, un jeune garçon renonce à devenir marin de peur que le K, un monstre qui le pourchasse, ne le dévore. Il lui faudra attendre une ultime confrontation pour réaliser qu'il lui offrait fortune, puissance et bonheur ! En quelques dizaines de nouvelles, souvent féroces, Buzzati brosse un tableau douloureux de la condition humaine, heureusement tempéré par une distance et un humour qui en font un écrivain attachant. --Stéphane Nicot



A travers des différentes nouvelles, qui ne se ressemblent en rien, il y en a pour tous les goûts, passant du réalisme au fantastique...quoi de mieux pour faire découvrir la lecture aux ados sans pour autant leur infliger un pavé de cinq-cents pages d'un coup ? Ici, ils peuvent voguer selon leur bon loisir, sauter une nouvelle si leur titre ne leur plaît pas et y revenir par la suite, sans pour autant perdre le fil de l'histoire. A découvrir et à faire découvrir !


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