Un canal reliant la mer Rouge à la mer Morte sera construit en 2014. Israël, la Jordanie et la Palestine ont signé l’accord cette semaine, près de deux milliards de mètres cubes d’eau par an seront déversés dans le lac salé. Une grande avancée dans la gestion des ressources en eau de la région, mais non sans risques.
L’ambitieux projet de liaison entre la mer Rouge et la mer Morte va prendre forme. Palestiniens, Jordaniens et Israéliens ont signé l’accord le 9 décembre 2013, après huit ans de négociations. Ce projet s’inscrit dans le cadre du Programme d'études d'adduction d'eau mer Rouge - mer Morte, encadré par la Banque mondiale. Il englobe trois grandes initiatives régionales de gestion des ressources d’eau. Durant l’année 2014, une usine de dessalement, une canalisation de plus de 100 km et une meilleure répartition de l’eau potable verront le jour.
Ce protocole d’entente entre les trois pays est un grand pas dans la gestion des ressources d’eau régionale. Le Moyen-Orient est de plus en plus en déficit d’eau, les rares nappes phréatiques sont tant sollicitées qu’elles ne peuvent se renouveler. Une étude de la Nasa rapportait en début d’année que dans le bassin Tigre-Euphrate, durant l’année 2007, 144 km3 d’eau ont été perdus, c’est presque l’équivalent du volume d’eau de la mer Morte. Cette dernière s’assèche à grande vitesse, elle aurait perdu ces cinquante dernières années le tiers de sa superficie totale. Considérée comme le point du globe le plus bas, la mer Morte est alimentée par un seul fleuve, le Jourdain. Il est toutefois si exploité par les industries et zones agricoles qu’il ne fournit plus assez d’eau pour contrecarrer l’évaporation du lac. Sauver la mer Morte est essentiel, en raison de son attrait touristique et de la faune exceptionnelle qu’elle abrite. L’eau est extrêmement salée, seuls certains micro-organismes peuvent s’y développer. Si le pompage du fleuve Jourdain n’est pas prêt de se ralentir, un projet tout à fait surprenant, supervisé par la Banque mondiale, a vu le jour.
Des marées rouges en mer Morte ?
Cette année, dans la ville d’Aqaba, au bord de la mer Rouge en Israël, une usine de dessalement sera d’abord construite. L’eau, pompée dans la mer Rouge, sera traitée et partagée entre Israël et la Jordanie. En complément de cela, elle déchargera le lac de Tibériade en Jordanie, et 20 millions de m3 d’eau par an seront vendus à la Cisjordanie. Enfin, une canalisation d’eau reliera cette usine à la mer Morte. De l’eau saumâtre sera déversée sous le contrôle de scientifiques. Près de 2 milliards de m3 d’eau transiteront chaque année dans le conduit.
Le projet est ambitieux et non sans risques. L’eau saumâtre a une salinité extrêmement faible, nul ne sait comment réagira l’écosystème à de telles intrusions d’eau. Dans un rapport de la Banque Mondial, les écologues rapporte également que l’injection de tant d’eau par an pourrait engendrer la prolifération d’algues rouges et entraîner la formation de gypse blanc. Ces risques seraient semble-t-il contrôlables et le projet ne devrait pas avoir d’impacts sur le milieu. Difficile toutefois d’assurer la véracité de ces préconisations. source futura environnements
Que pensez-vous de cette initiative dans une zone géopolitique instable ? Ne risque-t-on pas un 2ème canal de Suez ?
Il faut être honnête, l'impacte sur le milieu, ils s'en foutent. La survie du biotope n'a aucun intérêts, c'est juste pour donner bonne conscience au projet. C'est la survie du tourisme qui les motivent. De plus avec une arrivée d'eau supplémentaire, ils pourront toujours en détourner pour créer des exploitations agricoles. Avec l'augmentation de la population, le marché d'exportation de denrées alimentaires de base va devenir de plus en plus fructueux. Un bon investissement pour l'avenir. Quand à l'écologie.......
Tu as raison, mais l'Homme a tendance a avoir une mémoire sélective, et se souvenir de ce dont il veut bien, et je suis bien conscient que les intérêts économiques passent avant l'écologie.Ce sera peut être une carastrophe, comme pour la mer d'Aral, espérons que non.