Les Français sont-ils paresseux ?

Rappel du premier message :


Durée du travail plus courte, taux d'emploi plus bas : la capacité de travail d'un Français est inférieure de 10 à 15 % à celle de nos principaux concurrents. Remontrer ce taux est la clé du redressement français, estime Jean Peyrelevade.

L'interminable débat sur la réforme des retraites a dissimulé un fait majeur : les Français sont paresseux, du moins par comparaison, n'en déplaise à certains observateurs approximatifs. Deux indicateurs viennent à l'appui de ce terrible jugement. Lire la suite abonnement payant sur Les Échos

À votre avis, les Français sont-ils paresseux ?

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] : pour y répondre, les Français peuvent être considérés comme paresseux s'ils sont comparés à d'autres pays européens, mais l'on ne devrait pas oublier que cette tendance à plus courtes heures de travail en France peut être due à une volonté d'allier vie personnelle et vie professionnelle !! Les Français pourraient donc être considérés comme recherchant un bon équilibre entre les deux, plutôt que simplement paresseux.....

A l'époque du communisme les travailleurs de ces pays disaient :

" Ils font semblant de nous payer. Nous faisons semblant de travailler."

Et moi j'ai toujours dit :

" Ils font semblant de ne pas m'exploiter. Je fais semblant de les croire".

Tu veux que je fasse des heures suplémentaires ou même seulement quelques minutes de plus par jour ? Tu payes. Si tu ne payes pas, va te faire f.....

Nous ne sommes pas assez nombreux pour faire le boulot de la journée ? Tu embauches et tu ne comptes pas sans arrêt sur la "bonne volonté" des uns et des autres. Car tout travail mérite salaire, un point c'est tout.

Tu reviens à la charge 100 fois ? 1 000 fois ? Ma réponse sera toujours la-même  : c'est non, cent fois non, mille fois non !!!!!

Tu veux que mon travail passe avant ma santé ? Et bien non, ma santé passera toujours avant mon travail. Et tant pis si tu n'ai pas content.

Le plus beau jour de ma vie a été en juin 2019 peut avant que je sois opéré de la catacte quand j'ai appris que moi, le gros parresseux, je pouvait partir à la fin de l'année 2020 à 60 ans .....en carrière longue. Je n'arrivais pas à le croire. A 60 ans il me manquais un seul trimestre pour terminer le show.

J'ai poursuivi un an de plus uniquement pour avoir la satisfaction de pouvoir leurs dire : je pars quand je je veux et je t'emm.......

Marre de supporter tous ces bénis-oui-oui, toutes ces carpettes, tous ces moutons.

Oui alors la paraisse et l'oisiveté ce n'est pas bon non plus. Comme d'habitude il y a une notion d'équilibre.

Oui, bien sûr. J'ai toujours vu mon père travailler comme un dingue, ce qui m'a rendu complétement allergique à cette calamité. Mais j'ai connu des plus parreseux que moi.

Ce n'est pas moi qui vole le système capitaliste, c'est lui qui me vole. Il me vole mon temps libre, il me vole mes heures de sommeil, il me vole ma santé etc.....

C'est sûr que si c'est la seule chose que tu vois dans le travail. Quand tu fais quelque chose qui te plaît et qui te semble utile c'est pas du tout la même approche.

J'ai déjà fait des semaines de 50h payées 35, j'ai déjà amené du travail à la maison, été disponible pendant mes vacances jusqu'à même retourner au travail alors que j'étais en congés...

Parfois on ne te donne pas vraiment le choix (comme dans la BD, c'est un engrenage et on est pris dedans)

Au final je me dit que j'ai été bien c**. Celui qui a raison dans tout cela c'est bien poussin...

poussinfanget a écrit:

Tu veux que je fasse des heures suplémentaires ou même seulement quelques minutes de plus par jour ? Tu payes. Si tu ne payes pas, va te faire f.....

On demande de plus en plus aux employés, sans se soucier de leurs bien-être (attention pas tout le monde, mais en général oui). Comme exemple concret je peux citer une de mes anciennes entreprises dans lequels j'étais à l'ADV. On était deux dans le service. Le Pdt a vendu la grande totalité des parts à un fonds d'inveestissement qui a voulu rapidement faire évoluer la valeur de ses parts. Le CA est passé de 4 à 8M€, et nous dans le service, on est passé de 2 à 3 employés (soit 50% d'effectif en plus pour deux fosi plus de commandes alors que notre travail dépend directement des commandes). 2 ans après le fonds a revendu a un autre fonds puisque leurs parts avaient bien pris en valeur du coup, et rebelote, les nouveaux ont fait paser le CA de 8 à 12. Et nous on a été 4. Donc au final si au début un employé s'occupait des cdes, devis, appels clients etc pour 2M€ de CA (4/2), au final c'était pour 3M (12/4), donc 50% de charge en plus : Rythme augmenté, stress augmenté, problèmes de santé augmenté (une collègue s'est déclenché une tendinite de Quervain à force de devoir taper plus vite)

(J'en suis parti. Et quasiment tout le monde suis d'ailleurs même dans les autres services. Alors qu'avant l'effectif était très stable, en 2 ans tout a été renouvelé et le turn-over y est devenu monnaie courante, les gens ne tiennent pas longtemps. Même la comptable qui était là depuis l'ouverture il y a quinze ans auparavent s'est barrée)

Mais bon c'est pas le seul exemple... Quand j'étais dans l'immo, mon patron était un ancien de la grande Distribution (il était Directeur de 2 hyperarchés Carrefour en région parisienne). Il nous racontait que quand les 35 heures sont arrivés il ont cherché des moyens pour optimiser mieux le travail (style rapprocher la benne de produits à jeter qui était loin pour faire gagner du temps) mais qu'au final ce que faisaint les employés en 39, il le feraient en 35 et basta. ET pour les caissières c'est une réorganisation, quitte à ce qu'il y ait moins de caisses à certains moments

Quand je suis rentré dans la Finance, une question qu'on ma posé au recrutement et qui m'a scotché c'est de me demander si je prenais des produits illicités ... Et après j'ai su pourquoi, c'est parce que dans le milieu il y a plein de personnes qui font ca pour tenir le coup...

Bref, je suis de la génération 70, celle dont les parents nous ont inculqué la valeur travail, Cette valeur travail éa été pour certains élevé au rang de dogme  mais au final on se rend compte que cela devient n'importe quoi, au détriment des droits fondamentaux et de la santé des employés.

- Regardez par exemple, vous avez certainement entendu parler des "Tracances". En gros, l'employé prend ses vanacances (donc bien sur ses CP) et l'empoyeur contre le paiement d'une partie de ses frais (par exemple la location de l'hotel) obtient en échange qu'il travaille à distance comme du télétravail une demi-journée tous les jours...
Un manière donc pour l'emplyeur de faire travailler son personnel en vacances. En gros en payant on s'offre le droit de s'assoir sur les 5 semaines de congés payés. Ca certains vont certainemet essayer de le démocratiser, et les employés qui ne le voudront pas seront mis de côté, comme actuellement ceux qui sont vus d'un mauvais oeil parce qu'ils font juste leurs heures...

- Cette année ils nous ont aussi sorti le "quiet quiting" : Autrement dit "démission silencieuse". les employés qui le pratiquent restent alors stricto sensu dans le cadre de leur contrat de travail, refusant par exemple d'éventuelles tâches qui ne relèveraient pas de leur mission prévue dans leur contrat
Donc cela signifie que certains pensent que faire uniquement ce qui est prévu au contrat est mal. Non, cette situation au contraire devrait être la norme. On n'est pas obligés d'offrir des heures supps gratuites à son patron (j'ai connu cela les petites phrases moqueuses quand on part à 18h, comme si' c'était normal de faire du rab...)
Mais en vérité ce "quiet quiting" cache un vrai mal-être des employés

On est aujourd'hui trop englués dans ce culte de la performance et du travail datant du siècle dernier. Ca va changer avec les nouvelles générations, mais il va falloir du temps

Aujourd'hui et on l'a vu dans la période post-covid qui a amené un grand nombre de démissions, on parle beaucoup plus de quete de sens et d’autonomie, de faire quelque chose qui nous correspond, que le travail nous corresponde et non que l'on doive s'adapter au travail. Les valeurs anciennes du travail comme le don de soi et les sacrifices ne sont plus présents, d'autant plus que le monde du travail n'est plus celui d'avant avec des cadences et des pressions sur les employés qui sont de plus en plus fortes qu'il y a 20 ans et plus

Les actifs d'aujourd'hui, et encore plus les jeunes qui voient l'effet du travail sur leurs parents, savent très bien que dans le marché du travail actuel, se donner à son travail en s'abandonnant à côté c'est s’user au quotidien sans espoir de lendemains qui chantent en fin de carrière

Hilda a écrit:

C'est sûr que si c'est la seule chose que tu vois dans le travail. Quand tu fais quelque chose qui te plaît et qui te semble utile c'est pas du tout la même approche.

Ca dépend : personnellement, je fais quelque chose qui me semble utile et que j'aime faire, mais il n'empêche que la vision de cette utilité n'est pas forcément la même pour le salarié que pour le patron, et donc le moyen d'y parvenir, pas forcément le même non plus.

On peut aussi aimer son métier et ne pas envie d'y laisser la santé, et il y a une période où j'aurais pu me faire avoir. Il m'a fallu du temps pour prendre du recul, et je ne le regrette pas du tout.

Même si on aime son taf, ça ne veut pas dire qu'on doit bosser gratos. Ceci dit, ça m'arrive quand même de le faire quand il y a le risque qu'une personne en subisse les conséquences. Quand c'est juste pour faire plaisir  à mon employeur et pour ses chiffres, je ne le fais pas.

Avec ce système les gens n'arrivent plus à faire la différence entre leur vie professionnelle et leur vie privée et tu es prie dans l'engrenage par plus M'as-tu-vu que toi. C'est vraiment chiant.

Quand ils ne gouvernent pas par la peur ils gouvernent par la compassion. Ils n'ont aucunes limites pour nous exploiter.

Majorelle a écrit:

. Quand c'est juste pour faire plaisir  à mon employeur et pour ses chiffres, je ne le fais pas.

Bien sûr qu'il ne faut pas perdre sa santé au travail. Il faut faire ce qu'il faut trouver un juste équilibre.

Mais quand on part du principe que le travail c'est nul et ça ne peut que nous nuire c'est pas bon non plus. D'où l'intérêt de faire quelque chose qui plaît et dans lequel on se sent utile. Là c'est une autre approche, on a bien plus de plaisir à faire ce pour quoi on est payés.

L'oisiveté c'est mauvais et la surcharge aussi. Entre les deux il y a tout un monde. Et c'est dans celui là qu'il faut pouvoir naviguer. Et c'est à ça que l'on prétend maintenant.

Et pour cela il faut être bon capitaine.

Et aussi bon navigateur. Si tu ne préviens pas ton capitaine qu'aujourd'hui tu ne te sens pas de ramer il ne s'en rendra pas compte rapidement. Voir pas du tout.

Tout est affaire de finesse, tout est affaire de limites car il ne faut pas se faire virer non plus mais savoir se faire respecter quand même. Avec la pression du groupe ce n'est pas toujours facile mais pourtant indispensable.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Tu cites des très bons exemples de ce qu'on disait pour montrer simplement que la pression a été terriblement mise ces dernières années pour augmenter la productivité de chaque salarié, et de faire faire par une personne le boulot de 2, 3 ou 4.

C'est pour ça que quand j'entends des personnes qui sont sorties du monde du travail dire que "les jeunes sont des bras-cassés et que avant on savait bosser", ça me fait bondir, il faudrait qu'ils aillent voir...
D'ailleurs, pour raccrocher avec ce qui se passe en ce moment au sujet des retraites, et de l'emploi des séniors, je peux vous confirmer pour le constater que la grosse difficulté des séniors est souvent de ne pas avoir su s'adapter à l'évolution de ces cadences infernales, et pas forcément seulement à cause de leur âge (et de la perte cognitive éventuelle), mais simplement parce qu'il n'avaient jamais fait comme ça.

La vision des jeunes, le quiet-quiting, les démissions, les jeunes qui ne reviennent plus le lendemain, c'est une réponse légitime à ce qui est devenu une dérive à laquelle il faut bien, à un moment donné, mettre une limite.
Car tant que ça marche, ça continue : si un employeur donne le boulot de 2 à une de ses salariés, et que ça fonctionne, il va lui donner le boulot de 3... et si ça marche, le boulot de 4... ça peut ne jamais s'arrêter, en fait !

Pour ma part, je considère que les difficultés de recrutement rencontrées en ce moment son souvent un juste retour des choses, une réponse qui dit : vous voulez nous traiter comme de la m..., eh bien non !

Ceci dit, les boites qui développent positivement leur "marque employeur" s'en sortent beaucoup mieux... ce n'est donc pas sans solution...

Dis toi que du côte de la Direction c'est la même chose. Ne pas être trop dur mais ne pas être trop mou non plus. Toujours bien peser ses mots et ses actions. A la différence du salarié qui est considéré juridiquementcomme un attardé le patron lui est considéré comme pleinement capable et responsable de ses actes.

Hilda a écrit:

Dis toi que du côte de la Direction c'est la même chose. Ne pas être trop dur mais ne pas être trop mou non plus. Toujours bien peser ses mots et ses actions. A la différence du salarié qui est considéré juridiquementcomme un attardé le patron lui est considéré comme pleinement capable et responsable de ses actes.

Bien sur, l'employeur est partagé entre le fait de devoir faire tourner la boite, dans l'intérêt de tout le monde, et le fait de prendre en compte la force de travail de ses salariés à sa juste valeur, et c'est loin d'être simple.

Il y a un juste équilibre à trouver et ce n'est pas facile, car des salariés profiteurs, ça existe aussi.

Mais parfois, il faut peu de choses pour qu'un salarié se sente bien ,et que sa productivité soit valorisée du fait de ce bien-être.
Alors que bien souvent, beaucoup d'employeurs considèrent que s'ils mettent le pression, le salarié bossera plus parce qu'il aura peur.
C'est vraiment un raisonnement humainement limité, mais extrêmement répandu.

Ceci dit quand on voit les capacités de compréhension humaine des responsables et managers, souvent c'est pas étonnant.
Bien souvent, ils sont à ce postes parce qu'ils ont des ambitions, et ça n'est pas forcément compatible avec des qualités de compréhension de l'humain...

Au mois d'octobre 2021 j'ai annoncé à mon boss que j'allais prendre ma retraite début février 2022.

Réponse :

-"Déja ? Mais tu n'as que 60 ans. Et puis tu ne peux rester quelques mois de plus car nous n'avons personne pour te remplace".

Réponse de ma part :

- "Il suffit de regarder la pyramide des âges de cette entreprise pour constater que les personnes âgées de 60 ans allaient obligatoirement partir à la retraite d'ici un an ou deux,  et même avant si elles le peuvent. Je ne vais pas rester par altruisme, pour tes beaux yeux. Dé.....-vous."

faut pas abuser. Normalement on a le temps de remplacer le futur retraité. On le sait des mois, voir un an à l'avance. Quoique...y en a des fois si on leur demande pas où ils en sont...

Ils te disent çà mais finalement ils sont bien contents que tu partes parce qu'il vont pouvoir te remplacer pour moins chère, moins exigeant aussi.

Et puis si quelqu'un pouvait faire mon travail en plus du sien ils seraient tellement heureux étant donné qu'ils ne regardent qu'un seul chiffre : ta productivité. Ils s'en foutent complétement de toi et de tes collègues.

Et après on va te culpabiliser en disant : les Français sont des paresseux.