LA VIE D'ADÈLE : ELLES PORTAIENT DES PROTHÈSES VAGINALES !
La Vie d'Adèle, le film palme d'or du récent Festival de Cannes, se dévoilera bientôt en salles. A cette occasion, les interprètes Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos se sont livrées dans divers entretiens et probablement plus librement à la presse étrangère.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]La Vie d'Adèle a fait l'unanimité des critiques et a braqué les projecteurs sur les deux interprètes Léa Seydoux, en orbite depuis déjà quelques années, et Adèle Exarchopoulos, véritable révélation du film. Un film d'importance que le Jury du Festival de Cannes a récompensé de sa Palme d'or, mais un film polémique, forcément, de par son sujet, mais également en raison des méthodes du réalisateur Abdellatif Kechiche, contestées par les techniciens d'une part, mais également aujourd'hui par les actrices qui confient qu'elles ne travailleront plus avec lui.
Il est probablement plus facile de se livrer à la presse étrangère et c'est dans un entretien accordé au site The Daily Beast, que les deux jeunes femmes se sont lâchées, confirmant ce qui avait été rapporté auparavant, à savoir que Kechiche est un réalisateur tyrannique. Il filme par exemple une simple scène, comme celle de la rencontre des deux protagonistes, encore et encore, toute une journée. Léa Seydoux déclare : "En France, ce n'est pas comme aux Etats-Unis. Le réalisateur a tous les pouvoirs".
Comme vous le savez, le film met en scène des séquences de sexe qui ont été jugées quasi pornographiques, et notamment une scène longue de dix minutes, qui a nécessité dix jours de tournage, dix jours pendant lesquels les jeunes femmes confient qu'elles étaient constamment nues, et que le cinéaste exigeait toujours plus, afin que leurs rapports sexuels évoluent comme ils évoluent de manière générale entre deux personnes qui vivent une passion amoureuse, c'est à dire crescendo.
C'est une logique implacable, et on peut comprendre la démarche du réalisateur, mais pour les comédiennes, ce fut difficile et notamment pour la plus jeune, Adèle Exarchopoulos qui déclare : "Un jour tu comprends que tu vas être nue tous les jours et dans différentes positions sexuelles, et c'est assez difficile, parce que je ne suis pas habituée au sexe entre femmes".
Même procédé pour les scènes de violence, quand les deux jeunes femmes se déchirent, Kechiche voulait du réalisme et intimait par exemple à Léa de frapper, et de frapper encore Adèle. Pour illustrer leur propos les jeunes femmes rapportent que lorsque Adèle se met à saigner du nez, le réalisateur continue à tourner et criait à Léa d'embrasser Adèle, de lui lécher sa morve.
Bien sûr les deux jeunes femmes qui posaient telles des idoles de Kechiche lors des photos prises dans le cadre du festival de Cannes, savent de qu'elles lui doivent. Ainsi, Adèle Exarchopoulos précise : "Dans chaque scène, il y des choses que l'on en pouvait aps anticiper, mais chaque génie a sa propre complexité. Abdellatif Kechiche est un génie, un génie torturé. Il voulait mettre dans le film tout ce qu'on était capable de donner, mais parfois cela frôlait la manipulation, c'était dur à accepte mais c'était une bonne expérience pour moi, en tant qu'actrice."
Lorsque finalement le journaliste leur demande si elles joueraient à nouveau pour Kechiche, Léa Seydoux répond "jamais" tandis que Adèle Exarchopoulos répond qu'elle en doute fort. C'est un peu dur quand on sait combien le film a propulsé les deux jeunes femmes sur le devant de la scène, et on a tendance à penser qu'elles savaient ce pourquoi elles signaient, mais comme l'évoque Adèle Exarchopoulos, Kechiche est peut-être un véritable manipulateur...
Et il y a un domaine précis dans lequel il manipule, non pas ses actrices, mais le spectateur, c'est que nous apprenons aujourd'hui que les jeunes femmes portaient des prothèses vaginales, et leurs muqueuses n'étaient donc jamais en contact direct. C'est le spécialiste des effets spéciaux qui a travaillé sur le film, Pierre-Olivier Persin, qui le révèle aujourd'hui dans un numéro spécial des Inrockuptibles, alors que la production avait demandé que cet aspect technique du film soit gardé secret le plus longtemps possible. Il s'agit de très fines membranes en silicone façonnées à partir de moulages du sexe des actrices. Une manipulation que les actrice auront sans doute appréciée