[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Radio : Ménie Grégoire, voix légendaire de RTL, est morte
Publié le 16.08.2014, 11h53 | Mise à jour : 12h49
Envoyer Ménie Grégoire (ici en 2007), de son vrai nom Marie Laurentin, est décédée ce vendredi à l'âge de 95 ans. Ménie Grégoire (ici en 2007), de son vrai nom Marie Laurentin, est décédée ce vendredi à l'âge de 95 ans. | ALAIN JOCARD / AFP
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RéagirAgrandir le texte Diminuer le texte Imprimer l'article Tout leParisien.fr sur votre mobile La «Dame de coeur» s'est éteinte. La célèbre animatrice de radio Ménie Grégoire, considérée comme la pionnière de la confidence sur les ondes, est décédée dans la nuit de vendredi à samedi à Tours au lendemain de son 95e anniversaire. De son vrai nom Marie Laurentin, elle«passait l'été dans une maison de famille en Touraine et avait été transférée il y a quelques jours dans une maison de retraite médicalisée où elle est décédée dans la nuit», a précisé l'une de ses filles Nathalie Dubeyne.
Une pionnière du dialogue avec les femmes
Durant près de quinze ans (1967-1981), l'ancienne vedette de RTL noua des échanges avec des centaines de milliers d'auditeurs et surtout d'auditrices en profonde détresse auxquelles elle prodiguait aides psychologiques et conseils en matière d'éducation des enfants et de sexualité. Moquée, elle se flattait d'avoir «vraiment su parler des femmes aux femmes», et se réjouissait d'avoir libéré la parole à une époque où tabou et ignorance pesaient encore sur la sexualité.
Ménie Grégoire, née le 15 août 1919 à Cholet (Maine-et-Loire) au sein d'une famille bourgeoise, d'un père architecte et d'une mère au foyer, était diplômé d'études supérieures de lettres, et de l'Institut d'art et d'archéologie de Paris. Elle avait débuté dans le journalisme pour diverses revues d'art, puis collaboré au Monde, à la revue Esprit dont elle sera un temps membre du comité de direction, à plusieurs titres de la presse catholique, au magazine Elle. Parallèlement, elle fut conférencière de l'Alliance française aux Etats-Unis, en Italie, Finlande, Suède.
Lorsque Jean Farran, directeur de RTL la recrute comme animatrice, Ménie Grégoire, passionnée par la condition de la femme moderne, vient de publier «Le Métier de femme» (1964), un ouvrage militant pour l'égalité dans le couple et la contraception. Celle qui a suivi une psychanalyse durant dix ans, se met à son tour à l'écoute de l'autre. Rapidement submergée par des flots de détresse humaine, elle mettra en oeuvre une sorte de thérapie publique, que cette catholique vivra comme un apostolat. Le grand succès de son émission sera considéré comme l'un des moments les plus novateurs de RTL.
Une vingtaine de livres
Ménie Grégoire est ensuite éditorialiste du mensuel Marie-Claire, à RTL (1980-86) et France-Soir (1986-99), animatrice de l'émission de télévision «Avec le temps» sur FR 3 (1984), et collaboratrice à Radio Bleue. En 1974, elle devient membre du Conseil supérieur de l'information sexuelle, de la régulation des naissances et de l'éducation familiale. Officier de la Légion d'honneur, soeur de l'abbé René Laurentin, spécialisé dans les récits d'apparitions de la Vierge, Ménie Grégoire était veuve de Roger Grégoire, ancien président de section au Conseil d'Etat qui lui a donné trois filles.
Elle est l'auteur d'une vingtaine de livres, dont «Les cris de la vie» (1971), la trilogie «Les dames de la Loire» (2001). Elle avait publié en mai 2007 des lettres sélectionnées parmi les 100.000 qu'elle avait reçues à RTL, sous le titre «Comme une lame de fond, 1967-1981» (Calmann-Lévy).
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