Construire « une Europe fondée sur les principes de la démocratie et de la diversité culturelle, dans le cadre de la souveraineté nationale et le respect de l’intégrité territoriale » : tel est l’un des objectifs affichés dans son préambule par la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, adoptée sous les auspices du Conseil de l’Europe en 1992. En parcourant ce texte, on n’y décèle rien qui soit de nature à déclencher une guerre de tranchées. A fortiori dans notre pays, justement riche de cette diversité que cette charte entend faire vivre.
Sauf que chez nous, rien n’est simple quand il est question de mettre des mots sur ce qui nous rassemble ou ce qui nous distingue. S’il est une exception française, une singularité collective, c’est bien cette propension à transformer en psychodrame tout débat de ce genre. Il a fallu sept ans à la France pour signer cette charte. C’était le 7 mai 1999, à Budapest. Seize ans plus tard, le texte n’a toujours pas été ratifié. Les présidents passent, l’objectif demeure. Un projet de loi constitutionnelle – sur lequel le Conseil d’Etat a rendu un avis défavorable – a été présenté en conseil des ministres, le 31 juillet. C’est l’un des textes qui pourraient être inscrits à l’ordre du jour du Congrès que le chef de l’Etat, François Hollande, envisage de convoquer en 2016.
LE MONDE
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