Les exemples sont légion. L’aigle des steppes a offert à l’aéronautique ses ailes qui ont inspiré les ailettes quasi verticales placées aux extrémités de la voilure des avions ; l’araignée, la solidité sans égal de son fil pour concevoir des gilets pare-balles. « La nature fait de la recherche & développement depuis trois millions d’années », résume Idriss Aberkane. Ce chercheur à Polytechnique, professeur à Centrale Supélec et spécialiste du biomimétisme cite volontiers l’exemple de la crevette-mante, appelée aussi squille, dont le corps allongé peut atteindre près de 20 cm. Ce petit crustacé de l’ordre des stomatopodes est un tueur. Avec ses pattes ravisseuses (comme une mante religieuse d’où son nom), il possède une puissance de frappe équivalente à celle d’une balle de 22 long rifle, soit quelque 102 km/seconde, lui permettant de briser des carapaces de crabes et des coquilles.
Cette crevette peut casser les parois d’un aquarium blindé et sa vitesse de frappe produit un flash de chaleur et de lumière, des étincelles sous l’eau, dégageant une chaleur équivalente à celle mesurée à la surface du soleil, détaille M. Aberkane. Quand la crevette frappe avec ses “marteaux”, cela forme une bulle d’air explosive permettant cette vitesse extrême, un phénomène appelé supercavitation. » Cette fonction remarquable a été étudiée de près, notamment par les militaires. Les Russes ont ainsi produit, grâce à cette propriété de supercavitation, un modèle de torpille pouvant filer à 370 km/h (contre 190 km/h maximum pour une torpille traditionnelle), la Chkva
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