L’exposition à l’Institut du monde arabe (IMA) de Paris des deux cent soixante pièces repêchées dans la baie d’Aboukir, au large du delta du Nil, trésors de l’antique Egypte, est un événement. Ces vestiges proviennent d’Héracléion, connue aussi sous le nom de Thônis, et de Canope, deux villes portuaires prospères, englouties depuis des millénaires sous plusieurs mètres de sédiments marins. Ces cités, gardiennes de la porte de l’Egypte, avaient disparu, happées par la Méditerranée, sans qu’on sache pourquoi ni précisément où.
Sauvées des eaux, ces œuvres, des statues monumentales et des portraits en granit rose, en granodiorite noire (la roche dans laquelle fut gravée la pierre de Rosette) ou en bois de sycomore, des coupes, des bijoux, des ex-voto, ciselés dans le bronze, l’or, l’argent, témoignent de leur splendeur. Le butin provient des fouilles sous-marines de Franck Goddio, président de l’Institut européen d’archéologie sous-marine (IEASM), qui a travaillé avec une équipe de soixante spécialistes (plongeurs, ingénieurs, cameramans, archéologues, dessinateurs, restaurateurs…) pour localiser, explorer les cités perdues, en exhumer les vestiges et les restaurer.
LE MONDE
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