Le 06 septembre 2015 | Mise à jour le 04 septembre 2015 Avant la conférence climatique Paris 2015 en décembre, Paris Match explore les menaces qui planent sur les merveilles vivantes de notre planète.
Les poètes en seraient tout retournés. Adieu papillon, la « fleur sans tige » de Nerval ? Adieu la « frissonnante libellule » de Victor Hugo ? Notre pays voit s’étioler sa faune, aussi variée que ses paysages. Ni éléphants ni tigres blancs, mais un fabuleux bestiaire, de l’escargot de Bourgogne au marsouin commun, dont le nom souligne pourtant une présence autrefois banale. Selon les experts de l’UICN et du Muséum national d’histoire naturelle, la France caracole dans le peloton de tête des 10 pays les plus menacés d’extinctions en tous genres. Ce triste record, elle le doit avant tout aux Dom-Tom des zones tropicales, très vulnérables. Quant à l’Hexagone, son rivage méditerranéen est, lui aussi, un point chaud. Mais le problème dépasse – de loin – la perruche de Nouvelle-Calédonie ou le phoque moine sur la Côte d’Azur.
Si les spécialistes s’inquiètent, ils connaissent aussi les remèdes et soulignent l’urgence de les mettre en place. A défaut, même un film comme « Bambi » pourrait ne plus rien évoquer pour les enfants à venir. Les vraies mesures sont efficaces : certaines espèces, comme le bouquetin des Alpes, ont déjà repris du poil de la bête. Mais sur le territoire métropolitain, un oiseau nicheur sur quatre bat sérieusement de l’aile. Dont le bouvreuil pivoine, qui n’avait rien d’une rareté. Même proportion – 25 % – pour les crustacés d’eau douce, avec les écrevisses en première ligne. Le chiffre passe à 22 % pour les poissons de rivière et de lac, dont le brochet. Les mammifères, eux, font meilleure figure : « seul » un sur dix est menacé, comme le vison d’Europe.
PARIS MATCH
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Marie