Permettez-moi de vous faire partager ce merveilleux poème de Verlaine intitulé : Mon rêve familier
Paul VERLAINE (1844-1896)
Mon rêve familier
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.
Car elle me comprend, et mon coeur, transparent Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême, Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.
Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore. Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore Comme ceux des aimés que la Vie exila.
Son regard est pareil au regard des statues, Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a L'inflexion des voix chères qui se sont tues.
Par le petit garçon qui meurt près de sa mère Tandis que des enfants s'amusent au parterre Et par l'oiseau blessé qui ne sait pas comment Son aile tout à coup s'ensanglante et descend Par la soif et la faim et le délire ardent Je vous salue, Marie.
Par les gosses battus, par l'ivrogne qui rentre Par l'âne qui reçoit des coups de pied au ventre Et par l'humiliation de l'innocent châtié Par la vierge vendue qu'on a déshabillée Par le fils dont la mère a été insultée Je vous salue, Marie.
Par la vieille qui, trébuchant sous trop de poids S'écrie : « Mon Dieu ! » par le malheureux dont les bras Ne purent s'appuyer sur une amour humaine Comme la Croix du Fils sur Simon de Cyrène Par le cheval tombé sous le chariot qu'il traîne Je vous salue, Marie.
Par les quatre horizons qui crucifient le monde Par tous ceux dont la chair se déchire où succombe Par ceux qui sont sans pieds, par ceux qui sont sans mains Par le malade que l'on opère et qui geint Et par le juste mis au rang des assassins Je vous salue, Marie.
Par la mère apprenant que son fils est guéri Par l'oiseau rappelant l'oiseau tombé du nid Par l'herbe qui a soif et recueille l'ondée Par le baiser perdu par l'amour redonné Et par le mendiant retrouvant sa monnaie Je vous salue, Marie
Un texte merveilleux attribué à tort à Pablo Neruda. Il a été écrit en 2000 et son auteur est Martha Medeiros, qui l'a écrit et publié sous le titre : A Morte Devagar
Un texte merveilleux attribué à tort à Pablo Neruda. Il a été écrit en 2000 et son auteur est Martha Medeiros, qui l'a écrit et publié sous le titre : A Morte Devagar
bonsoir Pestoune,ça je n'en suis pas certaine, car cela reste encore aujourd'hui très controversé ...Qu'importe, ce texte reste sublime !
En 2008, Martha Medeiros a appelé la Fondation Neruda à Santiago du Chili et celle-ci a officiellement déclarée que l'auteure brésilienne était bien la créatrice de ce poème. C'est le plus grand canular littéraire de ce siècle et on ignore, semble-t'il, comment il a commencé. N'empêche que ce hoax a la vie dure.
La première strophe est l'introduction de mon blog, Nobody. Et j'avais aussi attribué à Neruda la paternité de cette merveille, jusqu'à ce qu'un lecteur m'explique mon erreur
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Les sapins en bonnets pointus De longues robes revêtus Comme des astrologues Saluent leurs frères abattus Les bateaux qui sur le Rhin voguent
Dans les sept arts endoctrinés Par les vieux sapins leurs aînés Qui sont de grands poètes Ils se savent prédestinés À briller plus que des planètes
À briller doucement changés En étoiles et enneigés Aux Noëls bienheureuses Fêtes des sapins ensongés Aux longues branches langoureuses
Les sapins beaux musiciens Chantent des noëls anciens Au vent des soirs d’automne Ou bien graves magiciens Incantent le ciel quand il tonne
Des rangées de blancs chérubins Remplacent l’hiver les sapins Et balancent leurs ailes L’été ce sont de grands rabbins Ou bien de vieilles demoiselles
Sapins médecins divaguants Ils vont offrant leurs bons onguents Quand la montagne accouche De temps en temps sous l’ouragan Un vieux sapin geint et se couche
La vie n’a pas d’âge. La vraie jeunesse ne s’use pas. On a beau l’appeler souvenir, On a beau dire qu’elle disparaît, On a beau dire et vouloir dire que tout s’en va, Tout ce qui est vrai reste là. Quand la vérité est laide, c’est une bien fâcheuse histoire, Quand la vérité est belle, rien ne ternit son miroir. Les gens très âgés remontent en enfance Et leur cœur bat là ou il n’y a pas d’autrefois.
Rien n’est précaire comme vivre Rien comme être n’est passager C’est un peu fondre comme le givre Et pour le vent être léger J’arrive où je suis étranger
Un jour tu passes la frontière D’où viens-tu mais où vas-tu donc Demain qu’importe et qu’importe hier Le cœur change avec le chardon Tout est sans rime ni pardon
Passe ton doigt là sur ta tempe Touche l’enfance de tes yeux Mieux vaut laisser basses les lampes La nuit plus longtemps nous va mieux C’est le grand jour qui se fait vieux
Les arbres sont beaux en automne Mais l’enfant qu’est-il devenu Je me regarde et je m’étonne De ce voyageur inconnu De son visage et ses pieds nus
Peu a peu tu te fais silence Mais pas assez vite pourtant Pour ne sentir ta dissemblance Et sur le toi-même d’antan Tomber la poussière du temps
C’est long vieillir au bout du compte Le sable en fuit entre nos doigts C’est comme une eau froide qui monte C’est comme une honte qui croît Un cuir à crier qu’on corroie
C’est long d’être un homme une chose C’est long de renoncer à tout Et sens-tu les métamorphoses Qui se font au-dedans de nous Lentement plier nos genoux
O mer amère ô mer profonde Quelle est l’heure de tes marées Combien faut-il d’années-secondes A l’homme pour l’homme abjurer Pourquoi pourquoi ces simagrées
Rien n’est précaire comme vivre Rien comme être n’est passager C’est un peu fondre comme le givre Et pour le vent être léger J’arrive où je suis étranger
D'une flèche en plein cœur, Cupidon m'a tué 'voulant mon bonheur, il m'a assassiné J'étais là au comptoir, moi j'avais rien demandé J'étais tranquille, peinard, j'buvais juste un café.
J'ai croisé son regard, mon cœur a exploser La flèche de Cupidon venait de s'y planter Je savais qu'on allait enfin se retrouver Terminer une histoire longtemps inachevée
J'ai croisé son regard, j'me suis mis à rêver Que sa main dans la mienne on irait s'ballader Que d'étoile en étoile, on pourrait s'évader Qu'ensemble on surferait le long de la voie lactée
je m'suis mis à rêver qu'nous deux ça s'rait parfait Qu'au réveil le matin, elle s'rait à mes cotés Que je passerais des heures juste à la regarder En faisant attention de n'pas la réveiller
je crois qu'j'ai même pensé qu'on pourrait se marier Avoir un enfant, un seul, faut pas trop déconner La maladie, la souffrance nous aurait oubliés Qu'on vieillirait heureux comme dans les contes de fées
Mais une seule flèche suffit pour voir la vérité Des larmes rouge sang de mon cœur ont perlées Pour submerger mon corps où je me suis noyé Dans cette mer d'amour, j'ai fini par sombrer.
C'est pas vrai, Cupidon, tu t'es encore planté J'ai r'çu une flèche d'amour, et elle une d'amitié Pour qu'un bonheur existe, pour qu'un bonheur soit vrai il faut que d'la même flèche les deux cœur soit touchés
Moi je l'aime d'amour et elle m'aime d'amitié je rêve de son corps, nos deux corps enlacés A quoi ça sert d'aimer, d'aimer et d'être aimer Si mon corps même parfait n'est jamais désiré.
Bien sûr, mesdames, messieurs, je n'vais rien regretter Je vais vers la lumière ou vers l'obscurité Je glisse vers le néant ou bien l'éternité Et dans quelques secondes, j'aurais tout oublié
Ah oui encore une chose avant de vous quitter Vous croyez que j'suis là parce que vous me voyez Eh non, j'suis dans ma tombe, encore à cogiter Putain j'aurais mieux fait d'me faire incinérer
Bon, j'arrête de me plaindre et de me lamenter Mais vous, mesdames, messieurs qui m'avez écoutez Si un jour, quelque part, vous la reconnaissez Dites lui de ma part qu'je n'l'ai jamais quittée
Que si elle me retrouve dans cette éternité Où se mêlent le présent, le futur et le passé Que seule elle, si elle veut, pourra m'ressusciter Comme dans les contes de fées, Juste avec un baiser.
A mon petit fils qui vient de naître et à tous ces petits anges qui entrent dans la vie !
Lorsque l'enfant paraît
Lorsque l'enfant paraît, le cercle de famille Applaudit à grands cris. Son doux regard qui brille Fait briller tous les yeux, Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être, Se dérident soudain à voir l'enfant paraître, Innocent et joyeux.
Soit que juin ait verdi mon seuil, ou que novembre Fasse autour d'un grand feu vacillant dans la chambre Les chaises se toucher, Quand l'enfant vient, la joie arrive et nous éclaire. On rit, on se récrie, on l'appelle, et sa mère Tremble à le voir marcher.
Quelquefois nous parlons, en remuant la flamme, De patrie et de Dieu, des poètes, de l'âme Qui s'élève en priant ; L'enfant paraît, adieu le ciel et la patrie Et les poètes saints ! la grave causerie S'arrête en souriant.
La nuit, quand l'homme dort, quand l'esprit rêve, à l'heure Où l'on entend gémir, comme une voix qui pleure, L'onde entre les roseaux, Si l'aube tout à coup là-bas luit comme un phare, Sa clarté dans les champs éveille une fanfare De cloches et d'oiseaux.
Enfant, vous êtes l'aube et mon âme est la plaine Qui des plus douces fleurs embaume son haleine Quand vous la respirez ; Mon âme est la forêt dont les sombres ramures S'emplissent pour vous seul de suaves murmures Et de rayons dorés !
Car vos beaux yeux sont pleins de douceurs infinies, Car vos petites mains, joyeuses et bénies, N'ont point mal fait encor ; Jamais vos jeunes pas n'ont touché notre fange, Tête sacrée ! enfant aux cheveux blonds ! bel ange À l'auréole d'or !
Vous êtes parmi nous la colombe de l'arche. Vos pieds tendres et purs n'ont point l'âge où l'on marche. Vos ailes sont d'azur. Sans le comprendre encor vous regardez le monde. Double virginité ! corps où rien n'est immonde, Âme où rien n'est impur !
Il est si beau, l'enfant, avec son doux sourire, Sa douce bonne foi, sa voix qui veut tout dire, Ses pleurs vite apaisés, Laissant errer sa vue étonnée et ravie, Offrant de toutes parts sa jeune âme à la vie Et sa bouche aux baisers !
Seigneur ! préservez-moi, préservez ceux que j'aime, Frères, parents, amis, et mes ennemis même Dans le mal triomphants, De jamais voir, Seigneur ! l'été sans fleurs vermeilles, La cage sans oiseaux, la ruche sans abeilles, La maison sans enfants !
Ca vous décroche un rêve Ca le porte à ses lèvres Et ça part en chantant
Un enfant Avec un peu de chance Ca entend le silence Et ça pleure des diamants Et ça rit à n’en savoir que faire Et ça pleure en nous voyant pleurer Ca s’endort de l’or sous les paupières Et ça dort pour mieux nous faire rêver.
Un enfant Ca écoute le merle Qui dépose ses perles Sur la portée du vent
Un enfant C’est le dernier poète D’un monde qui s’entête A vouloir devenir grand Et ça demande si les nuages ont des ailes Et ça s’inquiète d’une neige tombée Et ça croit que nous sommes fidèles Et ça se doute qu’il n’y a plus de fées.
Je suis faite pour plaire Et n'y puis rien changer Mes lèvres sont trop rouges Mes dents trop bien rangées Mon teint beaucoup trop clair Mes cheveux trop foncés Et puis après? Qu'est-ce que ça peut vous faire? Je suis comme je suis Je plais à qui je plais Je suis comme je suis Je suis faite comme ça Les Feuilles mortes : Jacques Prévert
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Le violon brisé Aux soupirs de l'archet béni, Il s'est brisé, plein de tristesse, Le soir que vous jouiez, comtesse, Un thème de Paganini.
Comme tout choit avec prestesse ! J'avais un amour infini, Ce soir que vous jouiez, comtesse, Un thème de Paganini.
L'instrument dort sous l'étroitesse De son étui de bois verni, Depuis le soir où, blonde hôtesse, Vous jouâtes Paganini.
Mon coeur repose avec tristesse Au trou de notre amour fini. Il s'est brisé le soir, comtesse, Que vous jouiez Paganini.
Emile NELLIGAN (1879-1941)
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Homme libre, toujours tu chériras la mer ! La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme Dans le déroulement infini de sa lame, Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer.
Tu te plais à plonger au sein de ton image ; Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton coeur Se distrait quelquefois de sa propre rumeur Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.
Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets : Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes, Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes, Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !
Et cependant voilà des siècles innombrables Que vous vous combattez sans pitié ni remord, Tellement vous aimez le carnage et la mort, Ô lutteurs éternels, ô frères implacables !
Agé de cent mille ans, j'aurais encor la force De t'attendre, ô demain pressenti par l'espoir. Le temps, vieillard souffrant de multiples entorses, Peut gémir: Le matin est neuf, neuf est le soir.
Mais depuis trop de mois nous vivons à la veille, Nous veillons, nous gardons la lumière et le feu, Nous parlons à voix basse et nous tendons l'oreille À maint bruit vite éteint et perdu comme au jeu.
Or, du fond de la nuit, nous témoignons encore De la splendeur du jour et de tous ses présents. Si nous ne dormons pas c'est pour guetter l'aurore Qui prouvera qu'enfin nous vivons au présent.
Robert Desnos, Demain, État de veille dans Destinée arbitraire [1942]
Souvenir, souvenir, que me veux-tu ? L’automne Faisait voler la grive à travers l’air atone, Et le soleil dardait un rayon monotone Sur le bois jaunissant où la bise détone.
Nous étions seul à seule et marchions en rêvant, Elle et moi, les cheveux et la pensée au vent. Soudain, tournant vers moi son regard émouvant : « Quel fut ton plus beau jour ? » fit sa voix d’or vivant,
Sa voix douce et sonore, au frais timbre angélique. Un sourire discret lui donna la réplique,
Et je baisai sa main blanche, dévotement. – Ah ! les premières fleurs, qu’elles sont parfumées ! Et qu’il bruit avec un murmure charmant
Le premier « oui » qui sort de lèvres bien-aimées !
Dans Paris il y a une rue; Dans cette rue il y a une maison; Dans cette maison il y a un escalier; Dans cet escalier il y a une chambre; Dans cette chambre il y a une table; Sur cette table il y a un tapis; Sur ce tapis il y a une cage;
Dans cette cage il y a un nid; Dans ce nid il y a un œuf, Dans cet œuf il y a un oiseau.
L’oiseau renversa l’œuf; L’œuf renversa le nid; Le nid renversa la cage; La cage renversa le tapis; Le tapis renversa la table; La table renversa la chambre; La chambre renversa l’escalier; L’escalier renversa la maison; la maison renversa la rue; la rue renversa la ville de Paris
Paul Eluard
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camélia
11 ans de Petite Feuille ♥
Merci de votre amitié
Félicitation pour ton grade "Premium"
Un grand merci pour ta fidélité et pour ta gentillesse
Félicitation pour ton grade "V.I.P.+"
J'ai la joie de vous annoncer que votre assiduité a été récompensée
Qui est Qui ? Félicitation pour ton jeu !
Une belle trouvaille ton jeu "Qui est Qui ?" Merci de l'animer....
Les Meilleurs anim'joueurs
Un Grand merci d'animer la section jeux
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Merci pour vos talentueux textes !
Félicitation ! une histoire originale, tendresse, humour, coquine… Bravo !
Vous êtes vraiment les meilleurs !
Une récompense bien méritée pour nos posteurs les plus actifs!
Vous êtes vraiment les meilleurs !
Une récompense bien méritée pour nos posteurs "Mordu d'actualité" !
"Y'love Music 2023
Hit Parade de la Fête de la Musique
La rentrée au travail : le jeu des défis
Merci d'avoir illuminé notre jeu de la rentrée avec ta présence joyeuse et ton humour pétillant
Club des Sensibilités Différentes
Bienvenue dans le Club des Sensibilités Différentes
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