magnifique et émouvante lettre de Julos Beaucarne écrite après l'assassinat de sa femme bien-aimée.
"Le monde est une triste boutique, les cœurs purs doivent se mettre ensemble pour l'embellir, il faut reboiser l'âme humaine(...) Je pense de toutes mes forces qu'il faut s'aimer à tort et à travers."
Amis bien aimés,
Ma loulou est partie pour le pays de l'envers du décor. Un homme lui a donné neuf coups de poignards dans sa peau douce. C'est la société qui est malade. Il nous faut la remettre d'aplomb et d'équerre, par l'amour, et l'amitié, et la persuasion.
C'est l'histoire de mon petit amour à moi, arrêté sur le seuil de ses 33 ans. Ne perdons pas courage, ni vous ni moi, je vais continuer ma vie et mes voyages avec ce poids à porter en plus et mes 2 chéris qui lui ressemblent.
Sans vous commander, je vous demande d'aimer plus que jamais ceux qui vous sont proches. Le monde est une triste boutique, les cœurs purs doivent se mettre ensemble pour l'embellir, il faut reboiser l'âme humaine. Je resterai sur le pont, je resterai un jardinier, je cultiverai mes plantes de langage. A travers mes dires, vous retrouverez ma bien-aimée ; il n'est de vrai que l'amitié et l'amour. Je suis maintenant très loin au fond du panier des tristesses. On doit manger chacun, dit-on, un sac de charbon pour aller en paradis. Ah ! Comme j'aimerais qu'il y ait un paradis, comme ce serait doux les retrouvailles.
En attendant, à vous autres, mes amis de l'ici-bas, face à ce qui m'arrive, je prends la liberté, moi qui ne suis qu'un histrion, qu'un batteur de planches, qu'un comédien qui fait du rêve avec du vent, je prends la liberté de vous écrire pour vous dire ce à quoi je pense aujourd'hui : Je pense de toutes mes forces qu'il faut s'aimer à tort et à travers.
Julos Beaucarne - écrit dans la nuit du 2 au 3 février 1975 après l'assassinat de sa femme.
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Tu ne peux pas retenir le temps. Il passe. Il coule entre tes doigts comme l'eau de la fontaine. Il glisse dans ta main comme le sable de la mer.
Tu ne peux rattraper le passé. Il n'est plus. Il s'en est allé comme le couchant d'hier. Il est disparu comme un souvenir perdu.
Tu ne peux emprisonner le futur. Il n'est pas encore. Il viendra à son heure comme le levant de demain. Il te rejoindra comme la vague qui s'approche du rivage.
Mais tu peux toujours cueillir le présent comme un beau présent de Dieu. Ce présent est comme un grand arbre : il plonge ses profondes racines dans ton passé tout plein de souvenir et d'expérience, comme une sagesse accumulée. Et il lance ses longues branches vers ton futur tout plein de promesse et d'espérance, comme un projet emballant. Le présent est fait de ton passé qui n'est plus et de ton futur qui n'est pas encore.
Voici un extrait amusant d'un récit de Jules Vallès:
Jules Vallès - L'enfant Elle a bien soixante dix ans et elle doit avoir les cheveux blancs; je n'en sais rien; personne n'en sait rien, car elle a toujours un serre-tête noir qui lui colle comme du taffetas sur le crâne; elle a, par exemple, la barbe grise, un bouquet de poils ici, une petite mèche qui frisotte par là, et de tous côtés des poireaux comme des groseilles, qui ont l'air de bouillir sur sa figure. Pour mieux dire, sa tête rappelle par le haut, à cause du serre-tête noir une pomme de terre brûlée et, par le bas, une pomme de terre germée: j'en ai trouvé une gonflée, violette, l'autre matin, sous le fourneau, qui ressemblait à grand tante Agnès comme deux gouttes d'eau....
Prends ma main. Ne la lâche pas. J’écouterai ce que tu veux me dire. Si tu préfères te taire, j’entendrai ton silence. Si tu ris, je rirai avec toi, mais jamais de toi. Si tu es triste, j’essaierai de te consoler. Je ferai pour toi des bouquets de soleil. J’allumerai des feux de joie là où chacun ne voyait plus que cendres. Si je n’ai qu’une rose, je te la donnerai. Si je n’ai qu’un chardon, je le garderai pour moi. Je te donnerai ce qui te plaît, ce qui te rassure le plus, si je le possède. Si je ne le possède pas, j’essaierai de l’acquérir.
Donne-moi la main. Nous irons où tu voudras. Je te ferai entendre la musique que j’aime. Si tu ne l’aimes pas, j’écouterai la tienne. J’essaierai de l’aimer. Je te dirai le nom de mon fleuve, qui n’est pas le tien. Nul ne peut se flatter de posséder un fleuve, je le sais. Car l’eau fuit, coulant vers son destin, toujours pareille et toujours renouvelée. Chacun de nous a laissé, sur une berge, des instants de sa vie qui sont devenus des souvenirs, racines, source où l’on revient quand resurgit en nous la soif de pureté. […]
Je t’apprendrai ce que je sais. C’est peu. Tu m’apprendras ce que tu sais. C’est beaucoup. Ne dis pas que tu ne sais rien. Cela n’existe pas, quelqu’un qui ne sait rien. Ou alors, si ça existe, tant mieux. C’est comme un jardin sauvage, un jardin vierge, un jardin à naître, où l’on peut rêver de mille jardins. C’est comme l’enfant à venir – l’enfant espéré. C’est la vie devant soi, ronde et inattaquée, comme une boule de Noël.
Prends ma main
Prends ma main. Cinq doigts refermés autour des nôtres, c’est le plus beau cadeau du monde. Cela nous préserve de la peur, de l’abandon, du doute. Une main offerte, c’est un monde nouveau. Deux bras ouverts, c’est le miracle. Je te prêterai un peu de ma folie. Enseigne-moi un peu de ta sagesse. Un peu, mais pas trop. Quand tu me verras raisonnable, si je le deviens jamais, rends-moi, s’il te plaît, un peu de ma folie. Empêche-moi de m’éteindre. Je t’empêcherai de te brûler, pour rien, aux feux des pilleurs d’épaves. Efface de ma vie les gestes inutiles, les gestes sans amour. Il n’y a plus de gestes inutiles, quand ils servent à la joie. « Il était une fois » un lieu où j’aimais à chanter, quand j’étais petite, parce qu’un écho y chantait avec moi. Nous serons pareils à des échos. Je ne me blesserai pas de tes silences. Tu respecteras les miens. Je ne t’assassinerai pas de « Pourquoi ? ». Tu n’es ni clé, ni serrure. Je ne suis ni charade ni question à résoudre. Tu es toi. Je suis ce que je suis. Je ne troublerai pas ta musique intérieure. Ne dis pas que je fais des fausses notes si je ne pense pas comme toi. Nous sommes vivants, en quête de vivants. Donne-moi la main. Si tu veux me quitter au coin de la rue, je te quitterai au coin de la rue. C’est promis. Si tu veux aller plus loin, je t’accompagnerai jusqu’à ce « plus loin ». Mais pas au-delà. Tu n’es pas remorqueur. Je ne suis pas bouée. Nous allons avec la vie, comme le sable, le temps, et l’eau : entre source et delta.
(Simone Conduché; les chemins de la tendresse)
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Ô lac ! l’année à peine a fini sa carrière, Et près des flots chéris qu’elle devait revoir, Regarde ! je viens seul m’asseoir sur cette pierre Où tu la vis s’asseoir !
Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes, Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés, Ainsi le vent jetait l’écume de tes ondes Sur ses pieds adorés.
Un soir, t’en souvient-il ? nous voguions en silence ; On n’entendait au loin, sur l’onde et sous les cieux, Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence Tes flots harmonieux.
Tout à coup des accents inconnus à la terre Du rivage charmé frappèrent les échos ; Le flot fut attentif, et la voix qui m’est chère Laissa tomber ces mots :
"Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices ! Suspendez votre cours : Laissez-nous savourer les rapides délices Des plus beaux de nos jours ! "Assez de malheureux ici-bas vous implorent, Coulez, coulez pour eux ; Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ; Oubliez les heureux.
"Mais je demande en vain quelques moments encore, Le temps m’échappe et fuit ; Je dis à cette nuit : Sois plus lente ; et l’aurore Va dissiper la nuit.
"Aimons donc, aimons donc ! de l’heure fugitive, Hâtons-nous, jouissons ! L’homme n’a point de port, le temps n’a point de rive ; Il coule, et nous passons !"
C'est gentil, Bella :coucoumarie: Merci à vous, Pestoune et Bella de participer à ce topic! et à IPa d'y venir nous lire! [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Joli texte, Pestoune!
Ah le lac de Lamartine, j'e l'ai adoré.... Lamartine était un de mes auteurs préférés, tellement romantique!!
"A une passante
La rue assourdissante autour de moi hurlait. Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse, Une femme passa, d'une main fastueuse Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;
Agile et noble, avec sa jambe de statue. Moi, je buvais, crispé comme un extravagant, Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan, La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.
Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté Dont le regard m'a fait soudainement renaître, Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?
Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être ! Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais, Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !"
Généticien, Albert Jacquard n’a jamais cessé de s’interroger sur le monde, sur l'humanité, son avenir. Sous la forme d’une lettre à un arrière-petit-enfant adolescent en 2025, il nous offre ici la synthèse de ses questionnements, de ses convictions, de ses craintes et de ses espoirs.
Huit milliards d’êtres humains parviendront-ils demain à cohabiter sur la planète ? Avec quelles conséquences : une consommation frénétique, des manipulations génétiques incontrôlées qui pourraient avoir des conséquences sans précédent et vite insurmontables sur l’environnement et sur le destin de l'homme ? Comment préserver à la fois la diversité et la paix ? Une soif inextinsible de connaissance, un respect de l'autre, une envie de partager, d'alerter, de transmettre... toutes ces valeurs font parti intrinsèquement de l'humaniste Albert Jacquart. Malgré tout, ce livre est à prendre comme une leçon d'espoir. Goût de connaître, respect de l’autre, nécessité de la critique et parfois de l’insoumission : telles sont les valeurs, ancrées dans sa vie et dans ses combats, que réaffirme ici Albert Jacquard, et qui font au bout du compte de ce livre une leçon d’optimisme et d’espoir.
Voici un extrait du livre :
2000
Tu découvres cette lettre le jour de mon centième anniversaire. Entre l'été 99 où je l'ai écrite et l'instant où tu la lis, plus d'un quart de siècle s'est écoulé. Tu vis un "aujourd'hui" qui est pour moi un inaccessible "demain". En lisant ces phrases, peut-être as-tu le désir de tisser un lien ténu avec cet homme lointain, dont ta famille t'a parlé, qui pour toi n'est même pas vieux puisqu'il a disparu, ton arrière-grand-père, moi.
Tout ce que je sais de toi est que tu es un de mes arrière-petits-enfants. Es-tu une fille, un garçon ? As-tu quinze ans, ou plus, ou moins ? Celui de tes parents qui te relie à moi est-il une de mes petites-filles, Sarah, ou Aurore, ou Chloé ou Marion, ou un des mes petits-fils, Julien, ou Béryl, ou Nathan ou Simon ? Je l'ignore. L'un deux a été le transmetteur d'une part de ce que la nature m'avait donné pour construire mon corps, et que j'avais moi-même transmis […]. Cette part de moi est, à vrai dire, bien faible : un huitième, car je ne suis que l'un de tes huit arrière-grands-parents. Peut-être même as-tu été adopté(e), ce qui réduit cette part à zéro, mais ne modifie en rien mon désir de parcourir à travers le temps, à trois générations de distance, le chemin qui me conduit à toi.
Ce chemin n'est pas déjà tracé, il est véritablement à construire ; les quelques milliers de gènes (tu le sais peut-être, la génétique a été le domaine scientifique sur lequel j'ai travaillé) qui en toi sont la copie des miens ne sont qu'un matériau dérisoire ; il me faut trouver d'autres parcours pour te rejoindre, m'agripper à d'autres prises pour m'approcher à portée de voix de toi.
Toi, un contemporain de mes après-demains,
Toi, qui es déjà sans doute obsédé par ton propre avenir,
Toi qui, en me lisant, sens ta vie palpiter, au rythme même où en moi elle palpite en cet instant où je t'écris,
Toi qui regardes un ciel semblable au mien, et pourtant différent, car le passage du temps a transformé tout ce qui emplit le cosmos,
Toi qui commences à imaginer la personne que tu deviendras,
Toi pour qui je ne suis même pas un souvenir, à peine un prénom parfois évoqué, un personnage flou sur de vieilles photos, pardonne-moi de sauter à pieds joints par-dessus ces vingt-cinq années, et de m'inviter pour quelques instants dans ta vie.
En la partageant je m'attribue, au-delà de ma mort, des instants que la nature m'a refusés. J'ai parcouru la plus grande partie du XXe siècle ; tu vas parcourir le XXIème. A toi de jouer, à moi d'essayer de t'éclairer. Permets-moi ce monologue qui me réinsère dans le flot des vivants.
[...]
En m'adressant à toi, je t'ai donné existence.
A l'instant où j'écris ces lignes, tu n'es pas. A l'instant où tu les lis, tu l'es ; tu deviens. A chaque phrase, je peux m'exprimer aussi bien au présent qu'au futur. […]
Mais qui es-tu ? Une fille, un garçon ; nous avons vu que cela n'avait guère d'importance. Au départ, j'ai imaginé que l'un de tes parents était l'un de mes petits-enfants, ces quatre garçons et quatre filles ont pour moi une telle présence ! Mais ce lien génétique est dérisoire. Je sais de toi l'essentiel : tu es de mon espèce. Et cela suffit à établir une connivence nous associant définitivement dans une même aventure, car l'espèce humaine est singulière.
Il est facile d'énumérer tout ce qu'elle a en commun avec tous les êtres dits vivants sur la Terre. […] Nous sommes l'une des branches, l'un des rameaux, parmi des millions d'autres, d'un arbre généalogique qui s'est différencié au cours de trois milliards et demi d'années.
Il se trouve que ce rameau se distingue de tous les autres. Pour le généticien, cette différence se résume à quelques mutations récentes. Intervenues au cours des quelques derniers millions d'années, une durée bien courte dans l'histoire de la planète, elles nous ont donné une complexité cérébrale qui nous a entraînés sur un chemin où aucune autre espèce n'a pu nous suivre. Ainsi un nuage poussé par un vent un peu plus fort passe seul au-delà du col et apporte la pluie sur un espace nouveau. […]
Les interrogations sur les évènements passés sont certes passionnantes mais l'important est le présent, car il nous permet de décider de l'avenir.
Longtemps nous nous sommes contentés, comme tous les animaux, de subir. Nous avons maintenant les moyens de choisir et d'agir. Un chant de triomphe ne serait pas déplacé devant les pouvoirs que nous nous sommes donnés. Sur tous les fronts nous venons de progresser, contre la maladie, contre la douleur, contre l'obligation du travail. Ce dernier siècle nous a apporté une extraordinaire moisson de possibilités dont nos ancêtres osaient à peine rêver.
Et pourtant que de guerre, de massacres, de misères, de désespoirs ! La cause de ce lamentable gâchis ne peut être trouvée ailleurs qu'en nous-mêmes. Quel est donc le ver dans le fruit ? Je me hasarde à te proposer une hypothèse. Ce ver qui pourrit tout ne serait-ce pas l'attitude que nous adoptons envers les autres ? Cette attitude est aujourd'hui (peu importe que ce soit dû à la nature ou à la culture) fondée sur la méfiance, la compétition, la lutte. L'évidence est pourtant que la coopération est seule féconde. Nous l'oublions car nous nous trompons sur la définition de nous-mêmes.
Lorsque nous disons "je", nous pensons à l'individu autonome, localisable, identifiable, unique, que nous sommes. Mais nous ne sommes pas que cela.
[…] "Je est les liens que je tisse." Avec cette définition, que je t'ai rappelée, la compétition, la lutte contre l'autre, apparaissent comme des comportements au mieux infantiles, au pire suicidaires.
C'est à ce niveau qu'il faut situer la révolution nécessaire : chaque membre de notre espèce est "plus que lui-même" par son appartenance au réseau des rencontres.
Ce réseau, depuis mon enfance, je l'ai tissé au présent en échangeant avec mes contemporains, au passé en lisant les livres ou en admirant les oeuvres de ceux qui m'ont précédé. Avec toi je l'ai tissé en me projetant vers l'avenir. Grâce à toi je peux prendre à mon compte l'orgueilleuse apostrophe : "Mort, où est ta victoire ?"
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IPa.
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Félicitation pour ton grade "Premium"
Un grand merci pour ta fidélité et pour ta gentillesse
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J'ai la joie de vous annoncer que votre assiduité a été récompensée
Les Meilleurs anim'joueurs
Un Grand merci d'animer la section jeux
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Merci Pestoune et Bella , Merci pour avoir fait montre d'une telle sensibilité! [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Paulo Coelho, Manuel du Guerrier de la Lumière.
Le sens de la répétition
« Un guerrier de la lumière constate que certains moments se répètent. Fréquemment, il se voit placé devant des problèmes et des situations auxquels il avait déjà été confronté. Alors il est déprimé. Il songe qu’il est incapable de progresser dans la vie, puisque les difficultés sont de retour. -je suis déjà passé par là, se plaint-il à son cœur. -il est vrai que tu as déjà vécu cela, répond son cœur, mais tu ne l’as jamais dépassé. Le guerrier comprend alors que la répétition des expériences a une unique finalité : lui enseigner ce qu’il n’a pas encore appris. »
Braves gens, prenez garde aux choses que vous dites ! Tout peut sortir d'un mot qu'en passant vous perdîtes. TOUT, la haine et le deuil ! Et ne m'objectez pas Que vos amis sont sûrs et que vous parlez bas. Ecoutez bien ceci :
Tête-à-tête, en pantoufle, Portes closes, chez vous, sans un témoin qui souffle, Vous dites à l'oreille du plus mystérieux De vos amis de coeur ou si vous aimez mieux, Vous murmurez tout seul, croyant presque vous taire, Dans le fond d'une cave à trente pieds sous terre, Un mot désagréable à quelque individu.
Ce MOT - que vous croyez que l'on n'a pas entendu, Que vous disiez si bas dans un lieu sourd et sombre - Court à peine lâché, part, bondit, sort de l'ombre; Tenez, il est dehors ! Il connaît son chemin, Il marche, il a deux pieds, un bâton à la main, De bons souliers ferrés, un passeport en règle ; Au besoin, il prendrait des ailes, comme l'aigle ! Il vous échappe, il fuit, rien ne l'arrêtera ; Il suit le quai, franchit la place, et cætera Passe l'eau sans bateau dans la saison des crues, Et va, tout à travers un dédale de rues, Droit chez le citoyen dont vous avez parlé. Il sait le numéro, l'étage ; il a la clé, Il monte l'escalier, ouvre la porte, passe, entre, arrive Et railleur, regardant l'homme en face dit : « Me voilà ! Je sors de la bouche d'un tel. » Et c'est fait. Vous avez un ennemi mortel.
Sacré Victor....c'est bien de lui ça....merci Bella..
Camelia....il n'y a que l'expérience pour apprendre certaines choses...c'est vrai....et comme il est dit...on n'apprend pas toujours du premier coup....
Ce sujet fait du bien. Quelle magnifique idée, Camélia. Nous avions eu de beaux échanges du genre avec Christophe Colomb. Je regrette ce membre qui avait une belle intelligence.
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